Traitement personnalisé, pancréas artificiel et chirurgie bariatrique ont été les 3 maîtres mots de ce dernier Congrès de la Société Francophone du Diabète (SFD) de Montpellier, témoin des enjeux en recherche physiopathologique, épidémiologique ou thérapeutique et des innovations en matière de soins et d’accompagnement nécessaires pour réduire le lourd fardeau sanitaire et financier du diabète.
4.500 participants en provenance de tous les pays européens, d’Afrique et du Moyen sont venus au Congrès, comme chaque année, pour y trouver des initiatives tangibles, un lieu de partage, de réflexion, de recherche, une aide à la formation mais aussi pour actualiser leurs connaissances sur les grandes tendances qui se dégagent dans la prise en charge du diabète, l’individualisation du traitement en fonction du patient et le développement du nouveau dispositif de pancréas artificiel, dans le diabète de type 1.
Rappelons que le diabète concerne 2,8 millions de patients en France pour un coût global de prise en charge de 17,7 milliards d’euros en 2010. Si la progression annuelle de 5,6 % observée se poursuivait, le nombre de diabétiques en France serait de 4 millions en 2017.
Vers un traitement personnalisé : Alors que la qualité de vie du patient est primordiale a rappelé le co-Président du congrès, le Pr Jacques Bringer, Chef de service des maladies endocriniennes Hôpital Lapeyronie (Montpellier), les objectifs thérapeutiques et les moyens à mettre en œuvre dépendent des caractéristiques de chaque patient, qu’elles portent sur sa maladie (type de diabète), ses pathologies associées (comorbidités) ou ses caractéristiques personnelles (âge, choix de vie, capacité d’observance). Aujourd’hui, le diabète fait l’objet d’une approche médicale personnalisée à trois niveaux, une médecine dite ciblée, qui oriente, pour certains patients, le choix des traitements en fonction de biomarqueurs, une prise en charge personnalisée en fonction des nombreux facteurs qui tiennent à la maladie elle-même ou au patient lui-même, une éducation thérapeuique elle-aussi personnalisée Enfin, le malade diabétique bénéficie d’une éducation thérapeutique personnalisée permettant l’autonomisation de chaque patient.
Ce principe de « personnalisation » a été confirmé dans la recommandation, internationale, américaine et européenne, publiée en 2012, puis a depuis été repris par la HAS et les diabétologues français. A noter que la recommandation de la HAS diverge de la recommandation internationale sur sa
préférence accordée à de « plus vieux » médicaments, avec l’utilisation en première intention de l’insuline NPH, et cela malgré les préférences et une meilleure tolérance des patients pour les insulines plus récentes.Le pancréas artificiel dans le diabète de type 1 : L’amélioration du contrôle diabétique et de la qualité de vie chez de nombreux patients, notamment ceux atteints d’un diabète de type 1 viendra des pompes à insuline, remboursées par l’assurance maladie. Ce nouveau dispositif associant un capteur relié à une pompe permet d’ajuster la délivrance d’insuline en cas d’hypoglycémie nocturne, principale crainte des parents pour leurs enfants diabétiques de type 1.
La chirurgie bariatrique se révèle comme un traitement prometteur du diabète de type 2 avec de nouvelles études suggérant son bénéfice non pas seulement en matière de réduction de l’excès pondéral, mais aussi dans le traitement des pathologies associées à l’obésité, dont le diabète de type 2. Une étude, publiée dans Pediatrics, a même montré que la chirurgie bariatrique pouvait « annuler » chez l’adolescent le diabète de type 2. La chirurgie bariatrique pourra non seulement apporter une amélioration significative, rapide et durable et peut même, dans certains cas, autoriser l’arrêt du traitement.
Source : Congrès SFD
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