Il trouve extraordinaire que, certains matins, juste après son réveil, quand il se penche pour lacer ses chaussures, un flot de bonheur l’envahisse, un bonheur si intense, si naturellement en harmonie avec l’univers qu’il prend conscience d’être vivant dans le présent, ce présent qui l’entoure et le pénètre, qui l’envahit soudain, le submerge de la conscience d’être vivant.
Et le bonheur qu’il découvre en lui à cet instant est extraordinaire. Et qu’il le soit ou non, il trouve ce bonheur extraordinaire.
Paul Auster
L'Invention de la solitude