Magazine Bien-être

La personne la plus importante au monde

Publié le 29 mars 2013 par Do22

- Dorénavant, tu commences par te servir toi-même avant de servir les autres ! Allez, sers-toi ! me dit Diane* en me regardant avec un sourire coquin alors que j’affiche un air hébété devant toute la tablée à qui je m’apprêtais à distribuer des louchées de spaghettis à mes collègues de fin de semaine, en bonne «maman» que je peux être.

- Tu veux dire que je me sers avant d’en donner aux autres ? je lui réponds, la cuillère en l’air.

- Exactement. C’est toi la personne la plus importante au monde pour TOI et tu commences donc par apprendre à te donner à TOI d’abord !

J’avais déjà entendu ce genre de propos d’un ami qui avait pris cette habitude mais l’appliquait d’une façon que je trouvais très égoïste, sans considération pour les autres.

Se servir en premier ne veut pas dire rejeter les autres. Cela veut simplement dire s’aimer assez pour se faire passer en premier tout en aimant les personnes qui nous entourent de la même façon. Le lien d’amour n’est en rien cassé.

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- Pourquoi se servir en premier ?! je demande à Diane. On a toujours appris à servir les autres avant nous…?!

- Justement, il est temps que ça change ! Tu t’occupes de tout le monde mais est-ce que tu t’occupes de toi autant que tu t’occupes des autres ?! Es-tu l’amie que tu es pour les autres ? T’offres-tu autant de cadeaux que tu en offres ? De la même qualité et en même quantité ?

- Heuuuu…

J’avoue que la réponse était «non». Par réflexe depuis toute jeune, j’ai toujours fait passer les autres avant moi. Je me suis oubliée pour les autres et je le faisais encore beaucoup, chaque jour.

Mon éducation m’a appris le respect, la politesse et le service. Les croyances que j’ai imprimées de ma vie familiale m’avaient laissé l’impression de ne pas avoir droit à MA place dans la vie, dans la société, etc. En me mettant «au service», je m’étais donc (artificiellement) créé le droit à une place, à une valeur, à mériter de l’amour.

Vivre et laisser vivre

Je me suis servie en premier avant de passer la cuillère à ma collègue qui a fait la même chose, et ainsi de suite tout autour de la table. Nous n’avions pas le droit de servir personne A MOINS qu’on ne nous l’ait demandé. Diane était très stricte à ce sujet.

Le retour à Soi était le sujet principal de notre fin de semaine d’atelier : prendre notre responsabilité d’Être, apprendre à SE donner et reprendre notre pouvoir. A travers des enseignements à la fois «basiques» mais ô combien importants – car trop souvent oubliés ou bafoués par la société -, nous avons repris contact avec qui nous sommes, ce que nous «valons» à nos yeux, avec notre centre, celui d’où partent tant de choses – notre ventre.

Diane nous a aussi répété souvent de ne pas s’occuper des autres, notamment de notre conjoint(e), sans garder un équilibre entre l’offre et la demande des deux personnes impliquées, de laisser vivre l’autre sans tout le temps être aux petits soins, à deviner ce qu’il désire et remplissant ce qu’on pense être ses besoins avant même qu’il les exprime.

En agissant ainsi, chacun peut prendre SA place et un équilibre sain peut ainsi se placer dans la relation.

Etre tout le temps au service de l’autre démontre qu’on se considère plus petit. On tente alors d’aller chercher de l’amour et de la valeur en servant l’autre, ce qui crée une relation artificielle basée sur les blessures de chacun et non sur l’amour véritable.

Donner et recevoir en équilibre

J’étais arrivée dans l’atelier vendredi soir avec la larme au cœur, défaite par des émotions difficiles ces dernières semaines desquelles je n’arrivais pas à remonter, tourneboulant dans mes blessures d’enfant et, donc, dans la victimite. Je savais que ces émotions avaient été déclenchées pour m’aider à guérir un autre bout de mon histoire. Mon cœur avait explosé il y a quelques semaines et j’étais retombée dans la dépendance affective : les attentes, par besoin de reconnaissance et d’amour, et – pour tenter de les combler – le service à outrance envers l’autre, une attitude que je connais très bien.

En quittant l’atelier dimanche soir, la guérison était bien enclenchée et je me sentais déjà beaucoup plus forte : j’étais revenue dans MES baskets et ça faisait tellement de bien !

J’avais été dans les baskets de l’autre pour en prendre soin et pallier à ses besoins «pour lui faire plaisir», pensais-je. En réponse à cette attitude, il avait, en fait, juste envie de partir loin tellement il en avait assez de me voir agir ainsi. Il avait d’ailleurs commencé à agir avec moi d’une façon que je trouvais vraiment pas gentille, me ramenant dans un espace où je me sentais toute petite. A sa façon, il m’avait exprimé son envahissement – sa blessure – en me renvoyant dans la mienne, créant ainsi une cassure dans la relation.

En revenant dans mes baskets, en retrouvant mon espace de cœur avec moi-même, les attentes envers l’autre ont tout simplement disparu. Avant de rendre service, je regarde maintenant comment je me sens à l’intérieur, à savoir si c’est pour attirer l’attention et l’amour ou simplement parce qu’il y a un équilibre entre DONNER et RECEVOIR. Sans cet équilibre – qui va, on s’entend, totalement à l’encontre de nos croyances -, aucune relation ne peut être simplement en harmonie dans la paix et l’amour.

Pour qu’une relation fonctionne harmonieusement, il est donc important d’appliquer la notion de « DONNER et RECEVOIR » en équilibre, qu’on SE donne A SOI-MÊME en premier, et ne rien attendre de l’autre. Il est donc de la responsabilité de chacun de prendre soin de ses propres besoins pour agir de façon saine dans la relation. C’est ainsi qu’on peut s’accueillir et s’entraider sainement et ne plus se sentir seul.

Je réapprends à ne pas proposer mon aide, à ne pas aller au devant des besoins des autres, à laisser ainsi toute la place à chacun d’être dans MA vie de la façon dont ILS ou ELLES le désirent. Si ça ne me plaît pas, à moi de voir ce que ça vient déclencher dans mes propres blessures, apprendre à exprimer mon dérangement à l’autre et agir de façon à ME respecter dans mes besoins sans me fuir.

Cette nouvelle attitude, – qui nécessite un grand lâcher prise = confiance en soi – que j’avais déjà expérimentée par le passé, ouvre des portes sur des surprises auxquelles on ne s’attend pas, où la vie qui coule doucement dans la PAIX prend tout son sens… dans la joie et le bonheur d’ÊTRE, tout simplement, ensemble mais chacun avec, d’abord, SOI.

A bientôt !

Dominique

© Dominique Jeanneret - Vous pouvez reproduire ce texte dans votre site ou blog non-commercial à condition de ne rien y changer, de laisser ces dernières lignes et le lien vers ce blog www.chemindevie.net, par respect pour l’auteure, que vous le preniez en entier ou juste un bout. Merci !

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* Bhakti Diane Monette, thérapeute


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