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De Saint-Omer à Lomme et réciproquement

Publié le 29 mars 2013 par Lommedesweppes
Le hasard a parfois tendance à vous poursuivre de ses assiduités. C'est ce qui m'arrive en ce moment !
Arrivé à Lomme en 2001, je n'en poursuivais pas moins mes recherches sur l'histoire de Saint-Omer sous la Révolution. En parcourant les registres de délibérations de cette ville, j'avais découvert que lors du siège de lille par les Autrichiens en 1792, un bataillon de volontaires audomarois était venu cantonner à Lomme. L'un d'eux avait même laissé un souvenir à une charmante jeune fille du village sous la forme d'un bébé à naître neuf mois plus tard. Poussé par la curiosité, je m'étais donc rendu aux archives municipales de Lomme où l'archiviste Simon Boulier m'avait très bien reçu et avait trouvé pour moi les procès-verbaux d'indemnisation des fermiers lommois qui avaient hébergé les jeunes soldats de Saint-Omer.
J'ai découvert aux Archives départementales du Pas-de-Calais un document qui tendrait à prouver que la réciproque a été rendu. Pendant la Première Guerre mondiale, en effet, une bonne partie de l'arrondissement de Lilel a été envahi par les troupes allemandes et une bonne partie de la population a été amenée à fuir ces "pays envahis". Les gens "réfugiés", ou "évacués" étaient alors pris en charge par le service des réfugiés du département concernés. Ils touchaient à priori une indemnisation, sauf ceux en état de travailler et qui étaient fortement incités à le faire. Des litiges naissaient parfois, ce qui nous vaut de conserver des documents sur leur sort.
Le document ci-dessous est intéressant à plus d'un titre. Tout d'abord, il s'agit d'un prêté pour un rendu entre Audomarois et Lommois. Ensuite, ce Lommois, Pierre Ecrohart, ne se reconnaissait pas comme tel, puisqu'il déclarait habiter 122 rue des Moines à Canteleu (rue Jean Jaurès à Lomme aujourd'hui). Cela en dit long sur leur perception de leur univers gégographique ou de leur revendication d'identité territoriale. Enfin, les services de l'Etat accordaient régulièrement des compléments aux réfugiés qui travaillaient, s'ils ne pouvaient faire face à leur situation. On parle ici de prime à l'emploi, un complément d'activité en quelque sorte. Comme on peut le voir, à cette époque, et dans ces circonstances exceptionnelles, la notion de revenu de solidarité active existait déjà. Intéressant, n'est-ce pas ?
 
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