On parle de Chypre sans trop savoir de quoi il s’agit. Voici
ce qu’en dit l’ancien gouverneur de sa banque centrale.
Apparemment, le pays n’a rien de plus condamnable que d’autres
paradis fiscaux, Luxembourg ou Pays bas. Sa situation était même fort saine.
Mais, il a été victime d'une succession de phénomènes surprenants. Tout d’abord un gouvernement communiste. Non seulement, il
était l’ennemi de tout ajustement, mais il s’est mis à dépenser
inconsidérément. Ensuite, une série d’événements qui ont eu des conséquences
imprévues. Pour commencer, le fait que l’Europe ait décidé que les Etats
pouvaient faire défaut. Du coup, les banques qui portaient leur dette se sont trouvées avec des actifs à risque. Puis, il y a
eu la crise grecque. Mais, là encore, elle ne demandait que de modestes ajustements. Qui n'ont pas été faits.
Or, les doutes montaient. Et la finance n’est que question de confiance. Du jour au lendemain, quasiment, ce qui semblait sûr a senti le soufre. Finalement, la crise est devenue inévitable.
Chypre s’attendait au sort de la Grèce, de l’Irlande et du Portugal (ce qui
explique pourquoi elle a autant tardé ?). Elle n’avait pas prévu d’être
prise dans les élections allemandes.
Résultat ? Les déposants vont fuir les systèmes bancaires les plus faibles de la zone euro. C'est elle qui pourrait être la victime de la crise. Les réformateurs étrangers se sont tirés dans les pieds.
J’en tire un curieux sentiment. Dans la situation actuelle,
il semble que tout ce qui puisse aller mal doive aller mal. La zone euro semble
être dans un curieux cercle vicieux. Lorsqu’un politique prend une décision, on
peut être certain qu’elle va être désastreuse.