Mikael Blomkvist déterre l’enquête sur l’héritière Vanger disparue 44 ans plus tôt…
Scénario de Runberg, dessin de Homs Public conseillé : Adultes et adolescents
Style : Polar noir Paru chez Dupuis, le 22 mars 2013 Share
L’histoire
Mis à l’écart du magazine Millenium, Mikael Blomkvist est engagé pour reprendre l’enquête sur l’héritière Vanger disparue 44 ans plus tôt. Le journaliste accepte contre la promesse d’informations sur les cartels suédois. Son chemin croise alors celui de Lisbeth Salander. Pirate informatique surdouée, experte en close-combat et totalement asociale, Lisbeth applique aux « hommes qui n’aiment pas les femmes » sa propre notion de la justice.
Voilà dix ans que la trilogie de Stieg Larsson connait un succès planétaire. Qui n’a pas lu les romans, vus une des adaptations ciné ou télé ?
La BD ne s’y était pas encore essayé, mais c’est donc chose faite avec la parution du premier tome chez Dupuis. Aux commandes de ces six albums à paraitre en deux ans (en dytique), c’est le scénariste chevronné Sylvain Runberg (plus de 40 albums à son actifs dont Agence Interpol, Kookabura, Orbital, Reconquêtes… ) et l’espagnol Oms qui s’y collent.
Même si l’exercice est périlleux, le roman de départ est particulièrement fort et visuel, promettant un « visuel » spectaculaire et un récit intense.
Le premier sentiment de cette lecture est indéniablement du plaisir.
Runberg a adapté avec finesse et intelligence le roman original, en trouvant souvent la « juste coupe », le juste milieu. Ne vous attendez pas à retrouver l’intégralité de l’original. Une adaptation de ce type demande de faire des choix. Minimiser le côté « intérieur » des personnages, faire des ellipses temporelles pour écarter des scènes moins fortes…. Tout un tas de techniques scénaristiques visant à densifier et à focaliser l’attention sur le visuel (l’essence de la BD). Certains y verront certainement une trahison de l’œuvre originale. Moi, je suis plutôt séduit par le travail d’orfèvre de Runberg, qui a « réduit » le matériaux de base, mais sans le dénaturer. Sa narration est d’une fluidité exceptionnelle, les personnages sont bien présents et les scènes s’enchaînent avec facilité.
S’appuyant sur une documentation poussée (il vit en Suède la moitié de l’année), il alterne scènes psychologiques et scènes d’action.
En gros, tout ce qu’on demande à une bonne BD.
Oui, le roman original est fort. Oui, l’adaptation est réussie !
Le dessin
Là aussi, le choix s’est avéré particulièrement bon. Le jeune artiste espagnol Jose Homs, qui a fait ses classes dans l’illustration et la publicité avait précédemment travaillé avec Frank Giroud sur deux volumes de la collection « Secrets, l’Angélus ».
Son dessin semi-réaliste, reposant sur une structure classique est très maîtrisé en toutes circonstances. Scènes d’action, dialogues posés, paysages enneigés, il s’adapte à tout.
Ses personnages, aux traits légèrement exagérés sont expressifs en diable et sa couleur, tantôt chaude, tantôt glaciale magnifie son dessin. Graphiquement, c’est une réussite à tout point de vue.
Pour résumer
Un univers très codifié (le journaliste et la punkette contre les puissants et les méchants), un monde « exotique » (la Suède), une narration impeccable et une mise en image de toute beauté. tout est réuni pour passer un bon moment, et découvrir, ou re-découvrir « Ze thriller suédois » !