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L'abondance de liquidités conduit à l'illusion boursière

Publié le 03 avril 2013 par Raphael57

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Ces dernières semaines les bourses mondiales ont été en forte croissance :

Évolution du CAC 40 sur 6 mois

CAC-40-2013.jpg
[ Source : Boursorama.com ]

Évolution du FTSE 100 sur 6 mois

FTSE-2013.jpg

[ Source : Boursorama.com ]

Quant à l'indice phare de Wall Street, le Dow Jones, il a signé il y a quelques temps un nouveau record historique :

Évolution du Dow Jones sur 6 mois

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[ Source : Boursorama.com ]

Il n'en fallait pas plus aux commentateurs patentés pour en déduire que ces hausses boursières signifient tout à la fois que la crise est finie aux États-Unis, que le chômage va être vaincu d'ici peu, qu'investir en zone euro ne présente plus de risque, bref que tout va bien dans le meilleur des mondes (business world of course !) possibles.

Très peu ont noté le rôle pourtant essentiel joué par la politique monétaire très accommodante de la Banque centrale américaine (Fed), qui a conduit à une création monétaire très abondante :

Base-monetaire-2013.jpg

[ Source : Natixis ]

En effet, ces liquidités abondantes fournies à des taux d'intérêt très faibles (voir mon billet sur les LTRO) incitent les investisseurs à acheter des titres risqués, d'autant que les rendements des actifs sans risque sont très faibles :

Taux obligations 10 ans T-note (US), Bund (Allemagne), OAT (France), GILT (UK) et JGB (japon)

Taux-10-ans.jpg

[ Source : Gecodia.fr ]

Cependant, si l'on regarde de près la situation économique mondiale on constate que :

* la zone euro a enclenché une spirale dépressive

* les États-Unis n'en ont pas fini avec les problèmes budgétaires (dont le fiscal cliff)

* le Royaume-Uni a de plus en plus de mal à cacher les lourdes conséquences de sa politique d'austérité, qui conduira très probablement à une troisième récession ! Et ce d'autant plus que pour éviter de faire payer les plus riches, ce sont les plus pauvres qui sont mis à contribution...

* la croissance des pays émergents ralentit en raison de goulots d’étranglement en Inde, d'une perte de compétitivité de la Chine, d'une désindustrialisation du Brésil,...

Dès lors, les primes de risques ne devraient pas se réduire, comme on le voit actuellement, sur les dettes publiques ou les obligations d'entreprises (mais aussi les actifs des pays émergents). C'est donc l’abondance de liquidités qui conduit à l’écrasement paradoxal des primes de risque en plein marasme économique. Or, si on y réfléchit bien, les Banques centrales ont désormais mis le doigt dans un engrenage qui les obligent à conserver une politique monétaire expansionniste, sous peine de voir les primes de risques augmenter, ce qui renchérirait les coûts de financement.

En définitive, ces liquidités abondantes ont créé l'illusion que le contexte économique s'améliore alors que nous sommes au bord du précipice, comme nous le rappelle l'amateurisme avec lequel le problème chypriote a été traité !


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