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José Mujica : portrait d'un président hors du commun

Publié le 02 avril 2013 par Idealmag @idealmag2

Il existe un président élu, dont nos élites pourraient bien prendre de la graine. Tant et si bien qu'on n'en a jamais entendu parler; et pourtant ! On préfère parler de tous ces présidents plus ou moins indignes du globe. Mais si tous les dirigeants de la planète pouvaient suivre cet exemple on rêverait un peu plus, et on aurait le temps de changer les choses...


Il y a un apetit pays qui pourrait inspirer les grands.. Il s'agit de l'Uruguay.

Un président exemplaire, José Mujica Un président exemplaire, José Mujica José Mujica vit avec 680 € par mois, le salaire moyen de son pays  
 

"On m’appelle : le président le plus pauvre, mais je ne suis pas un président pauvre, j'ai besoin de peu" (...) " Les pauvres sont ceux qui ne travaillent que pour essayer de garder un train de vie dispendieux, et en veulent toujours plus", dit-il. "C’est une question de liberté. Si vous n’avez pas beaucoup de biens, alors vous n’avez pas besoin de travailler toute votre vie comme un esclave pour les garder, et donc vous avez plus de temps pour vous-même", conclut-il.

Son véhicule personnel est une Coccinelle bleue, achetée en 1987. Il continue de vivre sur sa ferme et refuse d'aménager au Palais Présidentiel. Selon l'AFP l'iconoclaste président uruguayen José Mujica, reverse presque 90% de son salaire de 9.300 euros à une organisation d'aide au logement.


Elu président de l'Uruguay en 2010 sous la bannière d'une coalition de gauche, "Pépé", comme le surnomment les Uruguayens, affiche en effet de solides convictions concernant "l'esclavagisme" moderne consistant "à vivre pour travailler" au lieu de "travailler pour vivre".

"Le bonheur sur terre (...) ce sont quatre ou cinq choses, les mêmes depuis l'époque de Homère: l'amour, les enfants, une poignée d'amis...", énumère ce président moustachu à l'allure débonnaire, qui ne porte jamais de cravate et apprécie peu les gardes du corps.

Une antienne développée à la tribune du Sommet de l'ONU pour la Terre de Rio, fin juin, et son discours a depuis été vu plusieurs dizaines de milliers de fois sur des sites de partage de vidéo, lui attirant une renommée mondiale.

Sa plus grande richesse ? Le temps. "Quand j'achète quelque chose avec de l'argent, je le paie avec le temps que j'ai passé à gagner cet argent", souligne celui qui a déclaré en mars 2012, à 76 ans, un patrimoine de 170.000 euros, constitué de sa ferme, deux vieilles Volkswagen, trois tracteurs et du matériel agricole.

"Je ne crois pas que la géopolitique détermine seule l'Histoire, mais elle existe, et il est très important d'en tenir compte", explique-t-il. Critiquant "l'hypocrisie" des sociétés modernes et des dirigeants mondiaux, il a aussi lancé en juin un vaste débat, qui a dépassé les frontières de ce petit pays de 3,3 millions d'habitants, sur la production et la vente de cannabis sous contrôle de l'Etat, afin de lutter contre le trafic et la toxicomanie.

"Toutes les addictions sont mauvaises", estime M. Mujica, pour autant, "il y a toujours eu de la drogue, les drogues sont bibliques" et "certains n'auraient pas peint ce qu'ils ont peint s'ils n'avaient pas consommé de la drogue...", ajoute-t-il, un sourire provocateur aux lèvres.

Interrogé sur l'interdiction de l'avortement alors que la gauche dirige le pays depuis 2005, il reconnaît des blocages "philosophiques, religieux, intimes", jusque dans les rangs de son parti. Cette question "devrait être résolue par un vote direct de toutes les femmes d'Uruguay. Et que nous, les hommes, nous nous taisions !", s'emporte-t-il. Mais il a dépénalisé l'avortement sous certaines conditions et depuis octobre 2012 il est légalisé.

A propos de la France, il déclare, ironique: "En bon pays sous-développé, nous admirons Paris". Et poursuit: "Paris m'émerveille parce que toutes les formes de négritude qui existent au monde (y) sont représentées". Avant de se réjouir: les Parisiens "vont tous finir café au lait !"


Sources : http://www.lepoint.fr/monde/exclusif-afp-jose-mujica-je-ne-suis-pas-un-president-pauvre-j-ai-besoin-de-peu-08-09-2012-1503978_24.php

José Mujica, Président de l'Uruguay José Mujica, Président de l'Uruguay Agriculteur de métier et membre de la guérilla pendant les années de la dictature militaire, il a reçu six balles dans le corps et passé 14 années en prison dans des conditions difficiles (isolement et torture) avant d’être libéré en 1985, quand l’Uruguay est devenue une démocratie.

Il est devenu député en 1995, puis sénateur, Ministre de l'agriculture et Président en 2010.  L’un des premiers pays au monde à abolir la peine de mort fut Uruguay en 1907. Six ans plus tard, il autorisait les femmes à réclamer le divorce. Déjà en 1877 le pays avait décrété l’école publique, gratuite et quasi laïque, bien avant Jules Ferry. L'Uruguay est le pays le moins corrompu du continent sud-américain, et un des plus heureux.
 
 


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