"Si c'est la meilleure disponible, alors je la prendrai" a-t-il lancé sur ESPN Dallas. "J'y ai déjà pensé. Est-ce que je le ferai ? Pour l'instant je dirai que oui, juste pour voir si elle peut le faire. On ne peut jamais savoir avant d'avoir donné sa chance à quelqu'un, et ce n'est pas comme si les joueurs choisis aux alentours de la 50ème place avaient une meilleure chance de réussir."
Fraîchement éliminée du tournoi NCAA par la surprise Louisville (qui a shooté à 16/25 à 3pts dans ce match) lors de l'Elite Eight, Brittney Griner ne remportera pas un dernier titre pour terminer son cursus à Baylor. Il ne fait aucun doute qu'elle sera choisie en numéro un de la prochaine draft WNBA par le Phoenix Mercury dans quelques semaines. Mais pourrait-elle également doubler la mise un mois plus tard avec la ligue masculine ?
Des précédents existent. Ann Meyers, star universitaire à UCLA, avait signé un contrat avec les Pacers d'Indiana en 1979, et participa à quelques entraînements mais ne sera pas conservée dans l'effectif final. Denise Long avait elle été draftée en 1969, au 13ème tour par les San Francisco Warriors. La franchise avait été intriguée par cette joueuse de lycée qui tournait à plus de 62pts en moyenne par rencontre. Mais la NBA annulera ce choix, comme celui du New Orleans Jazz qui jettera son dévolu sur Lusia Harris, presque 10 ans plus tard (7ème tour de la draft 1977). Dans les années 90, des rumeurs annonçaient Sheryl Swoopes, qu'on appelait alors la "Michael Jordan au féminin", partante si une franchise NBA souhaitait l'accueillir. Cela n'ira pas plus loin.
Néanmoins, difficile d'imaginer que Griner puisse avoir un quelconque impact en NBA. Dominante dans le concert du basket universitaire féminin américain grâce à des moyens physiques eexceptionnels (2.03m, une envergure affolante, une mobilité importante), tous ces atouts n'en seraient plus dans le basket masculin, surtout à un poste très exigeant d'un point de vue physique. Mais comme Cuban ne perd jamais le Nord, il garde ce joker dans sa manche, conscient que l'opération marketing pourrait être juteuse.
"Pour voir comment elle s'en sort, ça pourrait me vendre quelques matchs."
Brittney Griner s'affiche en tout cas dans la lignée des Diana Taurasi, Candace Parker ou dernièrement Maya Moore, des joueuses dont le potentiel apparait sans limite, à même de changer le destin de la franchise qui l'accueillera. Mais aussi capable de maintenir la domination sans partage du basket américain sur le reste du monde chez les femmes. Alertée par les commentaires de Mark Cuban, elle se fendra simplement d'un "Je pourrais le faire, allons-y !" sur Twitter, sans doute plus envoyé sur le ton de la plaisanterie qu'autre chose. Mais après tout, l'histoire est faite pour être écrite.