Bilan: The walking Dead – Saison 3, Episodes 9 à 16

AMC’s The Walking Dead

Saison 3, 16 épisodes
Diffusion vo: AMC

Rick et ses compagnons sont arrivés dans une prison abandonnée, ce qui leur laisse à priori enfin un peu de répit. Mais c’est sans compter sur le voisinage de la ville de Woodsbury dirigée par le perturbé gouverneur …

Je ne vais pas revenir sur l’excellente première partie de saison que j’avais reviewé précédemment (ici pour être plus exact) mais pour rappel, Djokovic aurait pu dire que c’était de la balle !

On avait donc laissé la série en suspens avec la promesse de l’affrontement des deux camps et le sort des frangins en balance défavorable. Comme prévu, nous n’avons pas eu de suite la guerre entre la prison et Woodsbury et le réglement de la situation scabreuse des frangins (ils devaient s’entretuer plus ou moins sous l’oeil de la population des jeux du cirque) s’avère finalement annonciateur de la seconde partie de saison: une retombée assez brutale.

En effet, très vite, la situation des frangins est réglée comme on pouvait s’y attendre avec leur union puis leur fuite et donc la récupération de Merle au sein du groupe prison (après un détour forestier inutile). Et là, c’est le gros atout de la seconde partie de saison. Merle apporte beaucoup au groupe dans le sens que sa « délicatesse » bouscule ce groupe. Il apparait comme un élément instable de plus au sein du groupe qui compte quand même déjà un mec qui passe son temps à voir sa femme morte. Et il a le mérite de la franchise et d’être direct, quitte à faire mal avec ses propos. Il est très nettement remonté dans mon estime alors que pourtant, c’était loin d’être gagné vu mes souvenirs de son passage éclair en début de série. Mais toute la saison 3 s’applique à le développer, à lui donner de la profondeur et en faire finalement un bon personnage qui connait d’ailleurs une superbe sortie. La scène où Daryll le retrouve zombifié est juste énorme et le meilleur moment de la seconde partie de saison tant les acteurs sont au top de leur art dans cette scène très touchante et émouvante. On a mal pour Daryll.

Et c’est le seul bon point coté personnages pour cette seconde partie de saison. En effet, le reste du groupe n’évolue pas vraiment à part quelques exceptions comme Glenn qui tente de s’affirmer et montrer qu’il en a. Oui, d’accord, sauf que c’est juste chiant dans l’exécution. J’en suis même venu à m’énerver contre lui et son couple avec Maggie alors que je les aime bien ensemble ces deux-là. Mais là, dans l’exécution, on a plus eu l’impression que Glenn voulait faire un caca nerveux mais qu’il était constipé. Ce n’était donc pas génial.
Et puis il y a Carl, dont on commence à noter une évolution lente mais progressive et logique. Il devient vraiment un bon gros psychopathe en puissance et la puberté commence à l’atteindre parce qu’il a tendance à vouloir se comporter comme un bon boulet d’ado de série américaine. Là, je m’appuye sur son intrigue chiante de la quête de la photo de la famille Grimes avant la catastrophe. Bon, dans l’idée, c’est bien (guérir son père et tout ça), mais là encore, l’exécution laissait un peu à désirer avec ses « mais je veux entrer dans le bar pleins de zombies qui veulent me bouffer ! »

En fait, comme avec Merle, le meilleur personnage du groupe prison s’avère être Michonne, une « extérieure » au groupe, qui se retrouve incluse parmi eux (grâce d’ailleurs à cette sous intrigue de la photo de Carl). Et Michonne s’avère un très bon personnage, en retrait comme il faut mais ultra présente et indispensable. Et puis de toute façon, elle ne peut pas être un mauvais personnage, pas avec une épée pour décapiter des zombies (ça me rappelle d’ailleurs le jeu très fun Onichanbara sur xbox 360. Un jeu sans la moindre profondeur mais où on décapite des zombies en trèèèèèèèès grand nombre avec des nanas en bikini armées de longs sabres). Michonne est toujours juste dans ses interventions, ses propos et son action. On s’attache très vite à elle et elle apparait comme un excellent « général » de Rick, au même titre que Daryll ou Hershel. D’ailleurs, qui espère une romance entre Michonne et Daryll ? Ils donneraient naissance à un super babé chasseur ninja.

Du coté de Woodsbury, rien à signaler. Aucun personnage ne se détache vraiment du lot. Et même si il y a un début de volonté de donner un minimum d’épaisseur à deux ou trois personnages sur la fin, c’est en vain. Seuls les gouverneur et Andréa ont droit à du développement et c’est plutôt bon. J’ai bien aimé voir le gouverneur perdre de plus en plus son calme et les pédales même si plus ça avancait, moins j’arrivais à adhérer au fait que personne ne le remette en cause. Et ça finit par cette scène de meurtres en masse à la sortie de la prison à laquelle je n’ai pas du tout accroché en raison du fait que personne ne lui tire dessus pour l’arrêter. Peut-être que si ces figurants avaient été développé et qu’on avait mieux perçu à quel point le gouverneur a une emprise totale sur eux, façon chef de secte, ça serait mieux passé. Mais là, la scène où ils le regardent massacrer joyeusement leurs compagnons n’a pas le moindre sens. Et c’est dommage.

Et puis il y a Andréa, toujours aussi insupportable même si il y a des efforts de sa part pour s’améliorer. Sa volonté de tenter d’instaurer la paix entre ses anciens compagnons et Woodsbury est bonne. Mais le personnage peine aussi à justifier totalement ses actions de rester à Woodsbury. Comme pour les figurants de la ville, il manque ce poil d’explication pour établir qu’elle préfère, par amour, fermer les yeux sur les actes inhumains du gouverneur. Mais heureusement, Andréa se rattrappe parfaitement à la fin en mourrant enfin. Et là, o na pu voir à quel point Michonne avait pris de l’importance au sein des personnages qu’on aime car j’ai quand même été émue pour elle lorsqu’elle décide de rester pour assister au suicide de la contaminée Andréa. Ca m’a fait quand même un peu mal pour elle de la voir ainsi perdre son amie alors que la série n’a nullement développé leurs 9 mois ensemble et leur véritable lien d’amitié. Mais l’attachement à Michonne et la justesse de son actrice font que l’émotion passe quand même à un moment où j’avais envie de déboucher le champagne parce qu’on était enfin débarassé de celle qui était devenue un véritable boulet au cours de cette saison.

Enfin, la saison souffre aussi d’un gros problème de rythme. On sent tout de même que l’intrigue était plus fait pour 12 épisodes que 16. Cette seconde partie enchaine quand même deux épisodes purement inutile du point de vue de l’intrigue: Rick fait les courses pendant que Carl cherche sa photo et Rick parlemente avec le gouverneur. Le premier garde tout de même un intérêt dans l’absolu parce qu’on croise ce personnage, cet ami de Rick, qui a du survivre seul et a pété les plombs complétement. Il a le mérite de montrer un aspect de la survie qu’on n’avait pas vu jusque là. Le problème est que cet épisode et cette intrigue apparaissent trop stand alone au milieu d’une saison plutôt feuilletonante et casse le rythme de la montée de tension qui doit précéder l’affrontement inévitable. Le second pourrait aussi avoir du mérite. Il est normal d’essayer de régler sans conflit un affrontement. Sauf que cela arrive trop tard dans la saison, à un moment où le conflit est devenu inévitable. Et cela n’a même pas beaucoup de sens que les deux s’assoient autour d’une même table pour discuter sans se foutre sur la gueule après les accrochages meurtriers qu’il y a déjà eu entre les deux groupes. Dès le début, on sait que cet épisode ne servira à rien, si ce n’est remplir un épisode de plus avant le final de la saison. Enfin, tout n’est pas à jeter car j’ai quand même bien aimé les scènes entre les « lieutenants » des deux camps où on peut se rendre compte qu’ils sont pareils et qu’une union entre les deux camps aurait été largement possible.

Arrive donc très tardivement l’heure de l’affrontement. Et là, plouf. Grosse déception puisqu’il n’y a finalement pas d’affrontement dans ce final. Du moins, pas dans les proportions auxquelles on était en droit de s’attendre. Deux miradors détruits et des balles tirées dans le vide ou presque pour montrer qu’on en a et trois tirs de ripostes et pouf, ils partent en courant. Génial …  Il ressort du final une très désagréable impression de « tout ça pour ça ? » pffff. Dommage.

Bref, 6/10

Cette seconde partie de saison n’est pas à la hauteur de la première partie beaucoup plus rythmée et réussie. Elle n’est pas désagréable à regarder dans son ensemble mais les scénaristes ont peiné à bien exploiter les bonnes idées qu’ils avaient. L’exécution n’était pas souvent optimale et il reste une désagréable sensation de trop grande temporisation avant l’affrontement final qui n’a pas lieu dans les proportions qu’on était en droit d’attendre. Après les promesses de la première partie de saison, cette seconde partie peut apparaitre comme décevante. Mais il faut relativiser, c’était bien pire avant cette saison 3.