Je le crains, l'affaire Cahuzac est loin d'être terminée, et l'arbre cache sans doute une forêt plus vaste qu'on ne l'imagine. Je suis désolé, mais j'ai bien l'intention de tirer sur l'ambulance, moi, au contraire du Faucon, parce que Cahuzac et ses amis ne sont pas des ambulances, très loin de là.
Ce que je vois, c'est que l'affaire prend un tour imprévu avec toujours plus de ramifications.
La première chose, c'est que j'aimerais savoir ce qu'UBS a dit à Moscovici. Des documents ont été transmis qui ne sont jamais devenus publics. Soit UBS a démenti la présence d'un compte de Cahuzac chez elle et cette banque a alors menti, soit Moscovici a reçu en temps et en heure des éléments édifiants, et dans ce cas, il a couvert Cahuzac. Et apparemment, à Médiapart, on se pose exactement la même question que moi...
Hollande n'a sans doute pas levé le petit doigt pour défendre Cahuzac, ce qui est bien le moins dans une procédure judiciaire, mais ce n'est pas forcément le cas de tout le monde dans l'entourage de notre exilé fiscal à l'insu de son plein gré. Edwy Plenel, par exemple, assure que tout a été fait pour ralentir l'enquête fiscale. Par qui ?
Ce n'est pas tout : Gonelle affirme que les planques fiscales de Cahuzac étaient connues dans l'administration fiscale dès 2008. On savait et on a soigneusement éludé les questions embarassantes. Question : qui faut-il mettre derrière le "on" que j'emploie, et, précisément, quelles collusions aussi gênantes qu'improbables ?
La grande éclaboussure n'a pas fini de plonger la sphère politique dans la m... Marine Le pen aurait mieux fait d'être prudente : on découvre que Cahuzac était copain comme cochon avec d'anciens Gudards (syndicat étudiant aux sympathies néonazies et/ou vichystes clairement affichées). Et dans le tas, il y en a un reconverti en avocat, conseiller fiscal expert, proche d'Alain Soral et du mouvement facho Égalité et réconciliation, et surtout, conseiller occulte de Marine Le pen.
Hollande veut aller vite en boulot et faire voter en urgence une loi qui interdit à vie tout mandat électif à tout élu corrompu. Ben fais vite, mon gars.
En attendant, moi, je signe la pétition de Bayrou : entre Abus de pouvoir , État d'urgence et Vérité en politique je crois que le Béarnais a clairement balisé les principaux maux dont souffre notre pays...