L'ex-ministre consigne ses aveux sur son blog: "A Monsieur le Président de la République, au Premier Ministre, à mes anciens collègues du gouvernement, je demande pardon du dommage que je leur ai causé. A mes collègues parlementaires, à mes électeurs, aux Françaises et aux Français j’exprime mes sincères et plus profonds regrets. Je pense aussi à mes collaborateurs, à mes amis et à ma famille que j’ai tant déçus.
J’ai mené une lutte intérieure taraudante pour tenter de résoudre le conflit entre le devoir de vérité auquel j’ai manqué et le souci de remplir les missions qui m’ont été confiées et notamment la dernière que je n’ai pu mener à bien. J’ai été pris dans une spirale du mensonge et m’y suis fourvoyé. Je suis dévasté par le remords.
Penser que je pourrais éviter d’affronter un passé que je voulais considérer comme révolu était une faute inqualifiable. J’affronterai désormais cette réalité en toute transparence".
Mis en examen initialement pour blanchiment de fraude fiscale, après une audition de deux heures ce mardi, l'homme fort du gouvernement de gauche a été mis en examen aussi pour blanchiment de fonds. Deux chefs d'accusation sévèrement punis par la loi: pour le blanchiment, le code pénal prévoit une peine d'emprisonnement de cinq ans à dix ans et une amende de 375.000 à 750.000 €.
Sa première condamnation tombe de l'Élysée, par le communiqué de François Hollande: "Les élus condamnés pénalement pour fraude fiscale ou corruption seront interdits de tout mandat public".
Une carrière politique qui s'effondre, naufrage d'un homme qui a sombré à cause d'un compte à l'étranger, accusé d'outrage à la République... Il devrait toutefois pouvoir relever la tête, à défaut qu'aucun de ses co-listiers ne lui tende la main. D'autres noms auraient à le rejoindre au bord de cette dérive.
L'évasion et fraude fiscales ne sont pas une révélation 2013, mais bien un mal ancien qu'aucun gouvernement français - quelle que soit son orientation politique - n'a eu le courage d'avouer, probablement par hypocrisie. Et pourtant!
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