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Caisses vides, gouvernement plein

Publié le 28 mars 2008 par Malesherbes
Fidèle à sa volonté de travailler avec un gouvernement resserré, notre Président a composé avec François Fillon une équipe de quinze ministres, qui fut annoncée le 17 mai. Après les législatives, le 19 juin, le gouvernement Fillon II, fort de 31 membres, succédait au précédent. Le moins que l’on puisse dire, c’est que, comparé au dernier gouvernement de la présidence Chirac, constitué de 30 membres, le resserrement n’est pas évident. De plus en plus fort, au lendemain des municipales, Nicolas Sarkozy resserrait encore le gouvernement en y ajoutant six secrétaires d’Etat supplémentaires. Ce n’est plus un gouvernement mais simplement une assemblée de loyaux féaux dont il fallait bien récompenser le dévouement.
Nicolas Sarkozy entend gouverner la France comme une entreprise. De toute évidence, il ignore tout du fonctionnement d’une entreprise. Fillon, imprudemment, déclare le 21 septembre 2007 : «Je suis à la tête d'un Etat qui est en situation de faillite». Début janvier, la seule tête de l’Etat s’écrie : «Qu’attendez vous de moi, que je vide des caisses déjà vides ?» Eh bien, la première variable d’ajustement d’une entreprise, ce sont les frais généraux. Les services compétents commencent alors à scruter les notes de frais, à limiter les déplacements, à recommander la 2° classe SNCF ou la classe touriste en avion, voire les compagnies à bas coût, à ergoter sur les dépenses d’hôtel, les repas, les frais de taxi ou même de métro. Je ne connais aucune entreprise qui accepterait de payer 138000 euros pour éviter à un de ses salariés de rater une réunion interne, tel le très zélé Estrosi, candidat à Nice.
Quand la situation s’aggrave, ou plutôt quand les bénéfices ne sont plus à la hauteur des espérances, on passe à la 2° variable d’ajustement : les salaires. Des patrons à la mine contrite expliquent alors à leurs subordonnés que, dans la situation catastrophique où l’on se trouve, avec la meilleure volonté du monde, il n’est pas possible d’accorder des augmentations de salaire. Qu’ils s’estiment heureux d’avoir pu conserver leur emploi. En pareil cas, les PDG, eux, échappent à ces mesures d’économie et c’est en l’occurrence un exemple que notre Président n’a pas hésité à suivre, sitôt intronisé.
Ensuite, lorsque après avoir tant oeuvré pour dissimuler les bénéfices et conséquemment, les impôts et la participation dus, on est en voie de faire disparaître les uns et les autres, on procède au dernier ajustement, celui des salariés. On se résigne alors, la mort dans l’âme, à supprimer des postes, ce qui malencontreusement fait aussi disparaître des emplois. Les survivants se retrouvent moins nombreux mais s’acquittent des mêmes tâches avec, au ventre, la peur de subir le même sort que ceux déjà fauchés (dans tous les sens du terme) par les licenciements.
Heureusement, nos ministres n’ont pas à redouter de pareilles extrémités. Gageons qu’à la prochaine sanction électorale le nombre de ces privilégiés notoirement incompétents croîtra encore.

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