Le candidat Nicolas Sarkozy terminait sa profession de foi par cet engagement solennel : "je ne vous mentirai pas". Bien.
Dans mon billet du 20 janvier, je m’étais déjà interrogé sur le bien-fondé d’une proclamation flamboyante faite l'avant-veille par notre Président à Sens. Vantant l’efficacité de sa mesure en faveur des heures supplémentaires, il claironnait : "C’est 5 milliards d’euros de pouvoir d’achat en plus et ça marche".
Beaucoup plus discrètement, le Monde daté du 22 mars 2008 a publié en page intérieure un entrefilet titré « La loi sur les heures supplémentaires a eu un impact limité en 2007 ». Celui-ci rapportait les conclusions de l’INSEE rendues publiques le 20 mars : les exonérations de charges sociales dues à cette loi ont coûté 585 millions d’euros à l’Etat. Dans les entreprises de plus de 10 personnes, le nombre d’heures supplémentaires effectuées s’établissait en moyenne à 7 par salarié au 4° trimestre 2007 contre 8 au 4° trimestre 2005. Quel succès !
Il faut donc malheureusement conclure que l’Etat a ainsi fait un cadeau de 585 millions d'euros aux entreprises de plus de 10 personnes, aggravé le déficit de la Sécurité Sociale, détérioré la situation des caisses de retraite, pour une efficacité qui reste hélas encore à prouver.
"Je ne vous mentirai pas". Vraiment ?