Avec la proposition de loi déposée par Jacques Bompard qui vise à faire du chômeur indemnisé un travailleur gratuit, l’extrême droite réaffirme sa ligne sarko-libérale.
Dans les années 1980, lorsque Jacques Bompard était encore adhérent au Front national, son président Jean-Marie Le Pen se voulait « le Reagan français ». Depuis, FN en tête, l’extrême droite française a fait mine de prendre un virage social. Mais quand le vernis s’écaille, l’ultralibéralisme réapparaît. En témoigne la proposition de loi que le député de la Ligue du Sud a annoncé avoir déposée. Il propose ni plus ni moins aux chômeurs que de travailler gratuitement.
"Main d'oeuvre gratuite"
« Il faut remplacer le traitement social du chômage » par un soi-disant « droit au travail », explique-t-il, qui pourrait se faire auprès « des collectivités, des associations mais aussi (du) privé ». C’est à ce secteur que le député destine ces « emplois » au rabais pour travailleurs de seconde zone. Le député d’extrême droite ne s’en cache pas : « Pourquoi le privé (...) ne bénéficierait pas de ces gens déjà indemnisés ? » s’interroge-t-il. « Au départ, ce serait de la main-d’œuvre gratuite », avant que le privé « prenne le relais ».
Preuve de la filiation idéologique de cette extrême droite « moderne » ? Nicolas Sarkozy avait fait la même proposition lors de sa campagne en 2007. Il avait déclaré vouloir que « les titulaires d’un minimum social aient une activité d’intérêt général, afin d’inciter chacun à prendre un emploi, plutôt qu’à vivre de l’assistanat », et glorifiait la « liberté et la dignité » que procure le travail. Les mêmes mots que ceux de Bompard, qui tient son argument pour que l’UMP soutienne son texte.