In the Flesh // Mini-series. 3 épisodes.
BILAN
Après Utopia, cette année les anglais semblent inspirés en termes de séries ambitieuses et surtout réussies. Avec seulement trois épisodes pour développer une histoire aussi
complexe que celle de In the Flesh, je trouve que le boulot est pleinement rempli. Mais j'aimerais aussi saluer le fait que les scénaristes ont choisis un angle d'approche
intéressant qui n'est pas celui du sensationnel. In the Flesh a voulu faire le boulot bien et à choisi l'angle émotionnel de son histoire. C'est même ce que j'ai trouvé de plus
intelligent à faire. Par ailleurs et avant de vous parler de In the Flesh plus en profondeur, j'ai discuté de cette série avec quelqu'un qui m'a dit que cela ressemblait à une
métaphore du SIDA. Au fond, je pense que son analyse n'est pas vaine et même très pertinente. Et si en fait In the Flesh n'était qu'une métaphore d'une maladie incurable comme le
SIDA ? Bien qu'il faille aller chercher assez loin cette analyse (je ne pense pas que Dominic Mitchell ait pensé sa mini série de cette façon), j'ai trouvé le propos intelligent.
C'est une analyse plausible (surtout avec le premier épisode, la suite changeant un peu la direction de In the Flesh).
Quatre ans après sa mort, Kieren Walker reprend sa place au sein de sa famille et retrouve ses marques dans le village où il a toujours vécu. Personne pensait le revoir un jour. Seulement peu
de temps après son décès, par une étrange nuit, des milliers de personnes décédées se sont réveillées. Après des mois de réadaptation et de médication, ces zombies sont aujourd'hui rendus à leurs
familles...
Mais au fond, In the Flesh n'est pas une série qui se veut violente car le but est ailleurs. On sent que c'est la psychologie des personnages avant toute chose. J'ai aussi bien apprécié les sujets sous jacents comme l'aspect plus politique de In the Flesh (au travers de cette réabilitation dans la vie de tous les jours dans le premier épisode). Le premier épisode était d'ailleurs bien plus mécanique et explicatif. Il nous offre des questionnements mais aussi des réponses sur le pourquoi du comment. Les deux épisodes suivants se concentrent bien plus sur l'aspect tendre d'un côté et émotionnel de l'autre. J'ai beaucoup aimé la relation entre Kieren et sa soeur. Dans le premier épisode elle qui est une activiste à cause de son petit ami, va aussi se rendre compte au fil du temps que son frère ne veut de mal à personne et qu'il n'est pas là pour la tuer. Cette peur des êtres zombies dans la société décrite par In the Flesh est assez passionnante. En tout cas, je n'ai rien à redire de ce point de vue là. C'est une mini série qui savait où elle allait dès les premiers épisodes.
J'ai d'un côté quelques regrets vis à vis de In the Flesh. Je pense par exemple à Rick et Kieren. Elle est vraiment mise en abime lorsque Rick meurt finalement dans le dernier épisode et j'ai trouvé ça dommage de ne pas creuser un peu plus la chose. Car je n'avais pas été autant touché par cette relation dans les deux premiers épisodes. Bien que l'angle d'approche était très intelligent et savemment orchestré. Surtout que dans le second épisode In the Flesh tente quelque chose vis à vis de ces deux personnages. Finalement, de ces trois épisodes je retiens une mini série ambitieuse et à la hauteur de ses ambitions. J'aurais aimé que l'on en sache plus sur Rick et Kieren (mais l'hypothétique saison 2 n'est jamais loin chez les anglais qui ont l'habitude de transformer mini série en série). Le problème c'est que In the Flesh ne fait pas suffisamment de flashbacks. L'amour qu'il y avait entre les deux personnages (qui a été détruit par la transformation de Kieren en zombie) est une chose magnifique.
Même si In the Flesh ne fait jamais explicitement de compte rendu de la relation de ces deux personnages certaines lignes de dialogues laisse tout de suite entrevoir le fin mot de la chose. Le dernier épisode était sublimement porté par les émotions. J'ai versé une larme de tristesse. Car Kieren n'est pas un personnage qui a la vie facile et à plusieurs reprises cet épisdoe montre à quel point le monde est pourri jusqu'au trognon. Je n'attendais pourtant rien du tout de la part de In the Flesh. Pour tout vous dire, le pitch était intriguant mais ne me donnait pas vraiment envie au premier abord. Et puis In the Flesh c'est juste, c'est beau, et c'est tout en tristesse. Une grande tragédie zombienne. Comme quoi, les zombies ce n'est pas que The Walking Dead ou les films de George A. Romero. C'est aussi cette classe anglaise.
Note : 8/10. En bref, d'une justesse remarquable et d'une émotion intense. Une grande réussite.