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Suicide, inconscience, trash-passion et dignité de la crasse

Publié le 06 avril 2013 par Tchekfou @Vivien_hoch

A l’occasion du Triduum Pascal et des suicides téléréalités

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Dans la très réaliste Passion du Christ de Gibson, si détestée par les fonctionnaires de la chrétienté, se révèlent de vrais caractères, loin des clichés mièvres et des concepts bien lisses pour jeux en réunion presbytéraux. Dans le choc du réel de l’incarnation, au-delà de la trash-Passion, traversant les séances de fouet sado-rédemptrices, sous-entendu dans les ambigüités théâtrales de Judas et comparses, se cache entre autres la question de la dignité.

« Quid Dignitas ? » aurait dit Pilate s’il n’avait raté son entrée dans l’Histoire. Qu’est-ce que la dignité ? Question fondamentale, car à écouter les corbeaux mortifères menés en France par le triste Romero et ses potes subventionnés de l’ADMD avec le support que quelques prélats modernisants, la dignité est fondamentalement projective, socialisée, issue de la pure volonté humaine.

Suintant dans la culture de mort moderne, cette dignité ne prend que ce qui est voulu -le projet parental, professionnel-, ce qui est lisse -l’indignité des apparence maladives-, ce qui est acceptable collectivement -le consensus sociétal-. Nul échappatoire à la dictature des milliers d’yeux qui obligent à rentrer dans le rang, à mourir proprement, dans un dignité fictive, socialisée et intérieurement creuse. Et si l’homme moderne doit assumer en conscience ses propres errements réels, il « ne peut croiser que des regards méfiants » (1) : le suicide est au bout du chemin… Ou, autre solution dans ce schéma de dignité socialisée, la suppression de ce baragouineur intérieur, cette emmerdeuse bavarde qu’en la conscience intime. La dignité à la sauce ADMD existentialiste, la vie projective menée en reality-show télévisuel, facebookée, twittée induit donc le suicide ou la mort de l’intime et de la conscience libre…

Or, la Passion du Christ -et pas les seules 127 minutes d’un film- élève l’indignité du brigand, du traître et de l’imposteur à un rang royal. Non à cause des vols ou du mensonge, mais bien par le tréfonds du cœur, l’abandon et le don. Jésus-Christ a ouvert une voie libératrice, où l’opprobre, aussi pénible soit-elle, a déjà été assumée. Nul besoin de musique mensongère pour enrober la douleur quotidienne et la mort finale (2). Nul besoin de respect humain ou de notabilité artificielle pour exister. Car la charité fondamentale du don de soi, total, entier et sans réserve constitue par Lui la pierre d’angle de notre être, dans son essence intérieure paisible et dans son existence jubilatoire et créatrice.

Enfin, l’inanité de la souffrance ne vaut que dans la lumière du Tombeau vide, la certitude de la Résurrection. Sans elle, « notre foi est vaine » : notre foi au Christ, mais aussi, incluse dans celle-ci, la foi dans une certaine civilisation, dans nos valeurs, nos fondamentaux concrets, sociaux, humains, laborieux, industriels, créateurs.

Le christianisme n’est pas l’annonce prophétique d’une fraternité nouvelle, d’un grand soir politico-blablateur à la sauce mondialo-surfacique. Il est la Voie de l’Homme-Dieu passé par la souffrance injuste, l’opprobre et la honte, la sueur et le fouet, les clous et la mort, qu’Il a transcendés par le don de Lui-Même, et qu’Il a définitivement vaincu. Telle est notre dignité, celle de l’amour et du don. Pas celle de la volonté socialisée.

(1) Thierry Costa, médecin Koh Lanta, RIP
(2) Soleil Vert, film de 1973
(3) 1Co 15:1


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