Effets Secondaires // De Steven Soderbergh. Avec Rooney Mara, Jude Law et Catherine Zeta-Jones.
Steven Soderbergh, qui disait il n'y a pas si longtemps que ça qu'il était prêt à ranger sa caméra, ressort finalement un tout nouveau film avec en invité Channing
Tatum, un acteur qu'il a dirigé l'an dernier dans Magic Mike. J'étais donc de retour pour suivre où le réalisateur voulait aller avec Effets
Secondaires. Parlant donc encore une fois d'une histoire de médicament (il avait déjà parler de sa hypocondrie avec le très bon Contagion il y a deux ans de ça), on en
viendrait presque à se demander si le réalisateur ne vit pas très mal les microbes et bactéries de notre monde. Est-ce un nouveau Howard Hughes ? Bref, Effets Secondaires est une
réussite. Pourquoi ? Car dans un premier temps le film est très concis. Il nous raconte en peu de dialogues, quelque chose qui est pourtant assez complexe et qui est bourré de ramifications
étranges. Car jusqu'au twist final (que je n'avais pas vu venir, me croyant jusqu'au bout dans un vrai film d'éthique et de morale médicamenteuse), on est tenu en haleine par une maitrise à la
fois des dialogues mais aussi des plans. Steven Soderbergh filme donc son film avec un angle particulièrement intéressant.
Jon Banks est un psychiatre ambitieux. Quand une jeune femme, Emilie, le consulte pour dépression, il lui prescrit un nouveau médicament. Lorsque la police trouve Emilie couverte de sang, un
couteau à la main, le cadavre de son mari à ses pieds, sans aucun souvenir de ce qui s’est passé, la réputation du docteur Banks est compromise…
Parfois même, Effets Secondaires devient anxiogène. Le montage du film est bien entendu suffisamment bon pour que le rythme effréné du film soit conservé mais c'est aussi un
ensemble de choses. Je pourrais également parler de la bande originale qui, au détour de quelques sons, parvient à changer l'ambiance du film et surtout à laisser le téléspectateur confiné.
Steven Soderbergh est parvenu à créer un huis clos qui n'en est finalement pas un (l'histoire ne se déroulant pas dans un seul et même lieu). Effets Secondaires
est aussi un film au scénario complexe et pourtant si simpliste à la fois. Je m'explique. Si d'un côté nous avons finalement peu de dialogues, le film est pourtant très complexe avec plusieurs
niveaux de traitement de l'histoire. Et puis l'on ne peut pas dire que le scénario de Scott Z. Burns (qui avait déjà travaillé sur Contagion pour le même
réalisateur) a raté son coup.
En tout cas, moi j'ai tout simplement adoré. C'est fascinant et terriblement attachant à la fois. Au départ, on ne est pas vraiment qui est Emilie et puis on apprend à la connaitre. Au détour de
ses scènes de psychanalyse avec Jon Banks. Puis les choses commencent à se corser petit à petit alors qu'elle semble perdre pied et surtout la tête. Derrière une mise en scène sobre et jamais
rapiécée, Soberbergh délivre une oeuvre délicate, intelligente et fouillée. On n'a pas le temps de respirer que le tout est déjà terminé. On en voudrait même encore plus. Je
tiens à saluer par ailleurs la prestation de Rooney Mara qui avait déjà assez bien repris le rôle de Noomi Rapace dans le remake de Millenium.
Et puis Jude Law qui était vraiment authentique et sincère dans son rôle de psychiatre. Ou Channing Tatum que l'on ne verra que durant la première partie du film et de façon
assez concise. La seule déception c'est Catherine Zeta-Jones car à côté du reste, elle est vraiment décevante.
Note : 8.5/10. En bref, une jolie réussite encore à l'actif de Steven Soderbergh. Où s'arrêtera t-il ? Surtout que le réalisateur explore souvent de nouveaux
univers. J'aime beaucoup.