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Bouquins

Publié le 08 avril 2013 par Toulouseweb
BouquinsDe nouveaux livres d’aviateurs.
** ŤConcorde, mon amourť, Editions Privat. C’est une autobiographie toute simple, passionnante, celle d’Edouard Chemel, Ťle petit télégraphiste devenu pilote du supersonique présidentielť. Un beau parcours dont le point de départ se situe ŕ Treban, un village de 700 habitants dans l’Allier. Et qui conduit le lecteur, tout naturellement pourrait-on dire, jusqu’au grondement des puissants Olympus 593 de Concorde. Un beau parcours, ŕ l’ancienne est-on tenté de dire, une carričre exemplaire comme il n’en existe quasiment plus.
La révélation a envahi Edouard Chemel ŕ l’occasion d’un meeting aérien qui s’est déroulé ŕ Moulins au cœur de l’été 1937. Mais toute idée de vocation de pilote semblait vouée ŕ l’échec parce que le jeune homme pouvait tout au plus espérer devenir radiotélégraphiste PTT 2e classe, ce qu’il obtint en 1947. Puis, sa persévérance faisant des merveilles, dčs l’année suivante, il parvint ŕ se faire embaucher par Air France. ŤUne familleť, précise-t-il d’entrée. Suivent les souvenirs trčs variés égrenés au fil des pages, une traversée d’un demi-sičcle d’évolution d’Air France. On y croise, bien sűr, DC-4 et Constellation, l’inoubliable Parisien Spécial, des passagers VIP et, aboutissement supręme, Concorde. Quand il fait valoir ses droits ŕ la retraite, aprčs 42 ans de carričre, le carnet de vols d’Edouard Chemel affiche 22.000 heures de vol, dont 1.400 en régime supersonique.
Son témoignage est utile et intéressant. C’est aussi un aboutissement personnel, dans la mesure oů il avait pris la plume précédemment, tout d’abord dans le cadre de la volumineuse ŤChronique de l’Aviationť (Editions Jacques Legrand) puis de trois autres ouvrages dont le dénominateur commun était bien entendu Concorde.
** ŤVol QF32, A380 en détresseť, Editions Altipresse. Voici Richard de Crespigny, cette fois-ci en français, traduit par Jean-Robert Blanc. Cet incident grave survenu ŕ un A380 de Qantas, peu aprčs son décollage de Singapour, a défrayé la chronique, agité la communauté de la sécurité aérienne et, pour tout dire, provoqué une grande frayeur dont les ondes de choc ont fait le tour du monde. Ce jour-lŕ, en effet, en pleine montée, l’un des quatre Rolls-Royce Trent du gros long-courrier a subi ce qu’il est convenu d’appeler une explosion non contenue. Laquelle a provoqué des dégâts considérables ŕ la cellule, ŕ nombre de ses systčmes et a mis l’avion en grand danger.
La parution de cette traduction française nous permet d’attirer l’attention, pour la seconde fois, sur ce récit poignant. Richard de Crespigny est devenu un héro et, on ne le dira jamais assez, a donné au petit monde des pilotes de ligne une formidable leçon de sang-froid, de compétence et a montré ce que peut ętre, doit ętre, ce qu’il est convenu d’appeler l’airmanship. Un terme que personne n’a tenté de traduire littéralement tant il résume tout en trois petites syllabes.
Il est inattendu qu’un commandant de bord australien porte un patronyme ŕ particule bien français. Il s’en explique dans la mesure oů ce récit est aussi une autobiographie, un beau parcours de Normandie en Australie.
** ŤLa Vie fantastique de Bob Hooverť, Robert A. Hoover et Mark Shaw, Editions Altipresse. Aviateur de légende, Bob Hoover souffre incontestablement d’un déficit d’image en France alors que ses exploits de pilote d’essais puis de pilote de meeting ne peuvent que susciter une grande admiration. Il a fait la guerre avec courage, a pris les commandes d’une multitude de types de chasseurs américains et a rapidement été classé au nombre des surdoués de sa génération. Mais le meilleur était ŕ venir, du point de vue d’un public de passionnés, quand Bob a entamé une nouvelle vie de pilote de meeting. Ceux qui l’ont vu au salon du Bourget, présentant le F-5 et l’Aero Commander, ont encore des frissons dans le dos. D’autant que l’Aero Commander, bimoteur d’affaires voué ŕ une petite vie tranquille, se trouvait ainsi promu bęte de cirque, avec des tolérances aujourd’hui impensables en matičre d’altitude minimale ou s’offrant un atterrissage hélices calées. Un sacré bonhomme, désormais nonagénaire.
** ŤJosé Falco, pilote de chasseť, par Pierre Challier, Editions Privat. C’est l’histoire d’un autre nonagénaire en męme temps qu’un bel exemple de curiosité journalistique bien placée. Attaché ŕ la rédaction du quotidien toulousain La Dépęche du Midi, notre confrčre Pierre Challier a croisé le chemin de José Falco, né ŕ Barcelone en septembre 1916, l’un des derniers as de la République espagnole. Intrigué par le parcours de cet as de la guerre d’Espagne dans le ciel catalan, il a cherché ŕ en savoir davantage, ŕ remontrer le fil du temps. Le résultat est étonnant, ŕ savoir un témoignage d’une grande originalité hors des sentiers battus. Un document de qualité.
Pierre Sparaco - AeroMorning

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