Debout peuple des gauches pour dire qu’ils ne nous représentent pas
et que nous refusons l’austérité !
Face à Hollandréou et aux menteurs… Vite la VIe République !
Paul Ariès
La marche du 5 mai, telle que le Front de Gauche l’a posée, porte une double rupture. Rupture institutionnelle avec l’avancée vers la 6e République ; rupture politique avec le refus de l’austérité. A l’image des marées humaines espagnoles, nous portons cette exigence en deux temps, parce que tout est lié. En effet, c’est le capitalisme qui a besoin de l’austérité pour mettre à bas les derniers outils de protection collective issus du Conseil national de la Résistance. Et la 5e République n’est que l’habillage constitutionnel du dit capitalisme. C’est bien pourquoi, pour celles et ceux qui se reconnaissent dans la marche du 5 mai, la mobilisation commence aujourd’hui en faisant grève et en manifestant contre l’Accord national interprofessionnel.
Ce n’est pas un hasard si, au moment où les députés se dessaisissent de leur propre pouvoir en adoptant, sans le retoucher, un « contrat » passé entre le MEDEF et les syndicats jaunes, éclatent les affaires Cahuzac, Le Pen, Péninque. Pour les tenants de l’oligarchie, il faut pouvoir gagner sur tous les tableaux. D’un côté, je dépouille les salariés pour accroître mes marges ; de l’autre, je contourne la loi pour reverser le moins possible. C’est l’intolérable cohérence d’un capitalisme qui n’a pas plus de morale qu’un animal blessé. Dans le fond, que nous parlions de la vie des entreprises ou de la vie publique, contrairement à ce que répètent Laurence Parisot, la patronne du MEDEF et le gouvernement Ayrault, le problème, ce n’est pas le coût du travail, c’est le coût du capital et la domination de la finance.
Je fais miens les mots pesés et choisis avec soin de Patrick Le Hyaric, dans son édito pour l’Huma lundi 8 avril :
L’engagement contre la politique d’austérité et de chômage et pour une nouvelle démocratie ne font donc qu’un. Toutes celles et tous ceux qui ont voulu, il y a un an, chasser M. Sarkozy du pouvoir peuvent à nouveau aujourd’hui se rassembler dans un large mouvement contre la dictature des puissances financières et pour une refondation démocratique de la République au service de l’intérêt général.
C’est dans ce sens que nous autres, front de gauchistes, dessinons déjà les contours de la 6e République que nous voulons, une république sociale en rupture avec le capitalisme. Ce n’est pas là que mon seul point de vue. Je vais commencer par citer mon ami et complice Alain Bousquet :
Oui la 6e République devra immédiatement interdire les licenciements et les suppression de postes boursiers, amnistier et rendre dignité, honneur, et droits à tous les militants sociaux et à leur famille dont les pouvoirs successifs depuis 2002 ont détruits les vies en faisant de leurs actes légitimes de combat des actes criminels.
Sur son blog, la jeune garde incarnée par Arthur Fontel précise encore et je me joins à lui :
Il s’agit donc d’affirmer que nous portons un projet politique à l’opposé des orientations en cours : ANI, Troisième acte de décentralisation, TSCG, etc. (…) Cet appel (à la 6e République) se fait dans la continuité de notre travail pour bâtir un Front des luttes, c’est à dire l’incarnation de la convergence des luttes de tous les travailleurs à l’aide de tous les outils à leur disposition : syndicats et partis politiques notamment. C’est pourquoi, je maintiens que cette république n’aura de sens que si elle affirme son caractère anticapitaliste.
A l’époque, le Parti solférinien était populiste
Au final, permettez-moi au fil de ce billet en forme de cadavre exquis (cadavre de la 5e République, évidemment), de laisser la conclusion à mon ami Alexis Corbière :
Nous vivons l’heure des grands bouleversements et peut être des révolutions. Je le souhaite. L’issue à cette crise n’est pas écrite. Elle peut être sombre comme lumineuse. Elle dépendra des tempéraments et de l’audace des uns et des autres. Il ne faut pas avoir peur de l’incertitude du moment. Romain Rolland disait « Quand l’ordre est injuste, le désordre est souvent le début de la justice ».
Pour en savoir plus, tout est sur le site du Comité pour la 6e République.
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Bonus vidéo : Alec Empire « New World Order »