Que d'angoisses !

Que d'angoisses devant les nuages qui s’amoncellent dans notre avenir, dans l'avenir de notre société.

Comment ne pas s'interroger ainsi face ...

• Aux impacts du changement climatique, qui ne nous impacteront pas totalement, mais auront une influence importante pour nos enfants et les leurs ... D'autant plus que nos dirigeants, quand bien même ils ont conscience de la situation, ne réussissent pas à engager des actions à la hauteur des enjeux.
• A l'accroissement de la population mondiale et aux aspirations de celle des pays en développement à accéder aux même niveau de vie que le notre, avec pour impact une pression sur les ressources naturelles de notre planète trop importante ... Et une élite dirigeante à l'échelle internationale qui ne jure que par la croissance, en particulier de la consommation ...
• A l'ignominie du contrôle de notre société par la finance qui n'a aucune morale, si ce n'est celle qu'elle attend des autres ... Et que nos dirigeants sont incapables de remettre sous contrôle car elle les prive de toute capacité d'action.
• A l'égoïsme qui a gagné notre société, effet induit de l'individualité qui a été portée aux nues ces dernières décennies par une culture anglo-saxonne dévoyée ... Et qui se traduit par la disparition de tout repère moral et la mise en danger de la cohérence de notre société dans l'avenir, par disparition de la solidarité. Les nouvelles formes de solidarité, très médiatisée, ne sont pas à la hauteur des défis.

Mais tout ceci ne serait pas grand chose, si chacun de ces éléments étaient pris séparément, encore que ...

Non, les risque majeurs, à plus court terme, sont les effets induits par le caractère systémique de notre société. Elle n'est pas simplement l'addition de ses parties, elle résulte de leurs inter-relations. Dans ce cadre, les risques évoqués ci-dessus en font surgir d'autres :

• Les conflits, pas uniquement localisés, générés par les tensions induits par les inégalités entre peuples, entre pays, entre "castes" (y compris en Europe ou aux Etats-Unis : riches/pauvres). Certains peuvent se cacher derrière le paravent des religions, pour mieux nier les causes dont ils savent être responsables.
• L'incapacité de certains groupes de population de comprendre (par manque d'éducation et de référence notamment) la situation générale, mondiale. De cela découle des attentes ou des croyances quant à ce que la société peut leur apporter ... Les syndicats ne sont pas les derniers à soutenir le besoin de consommation, générant une pression telle sur notre système social qu'il risque d'exploser. Et par ce soutien à la consommation, ils entretiennent l'image que nos classes les plus pauvres vivent en nantis par rapport à une population nettement plus importante dans les pays en voie de développement.
• L'incapacité des grands de ce monde, et notamment les dirigeants, à engager les réformes structurelles du système de gouvernance international qui permettrait de prendre les mesures adéquates pour assurer l'avenir de la société humaine. Les débats à l'ONU, que ce soit autour du changement climatique ou la sécurisation de certaines portion du globe en conflit, montrent de plus que les intérêts particuliers, des pays ou de groupes de pressions qui se cachent derrière, sont plus fort que le bien de l'humanité.

Machiavel soutenait que le meilleur système politique était la dictature, sous réserve de la qualité éclairée de son chef.
Force est de constater, au vu des suites des changements de régime dans différentes régions du globe, qu'il n'avait pas tord. Mais il reste extrêmement difficile de trouver une personnalité éclairée à même de porter le pouvoir. Et, souvent, nous ne sommes plus à même d'accepter un tel régime car notre individualisme est trop fort et nous fait refuser les contraintes qu'impose l'intérêt commun.