Les graffeurs sont "l'Ombre" et "le Poète", mais à part quelques rares amis, personne ne sait qui se cache derrière ces pseudonymes. L'Ombre a abandonné le lycée deux ans auparavant, et le Poète est son meilleur ami. L'un est doué pour le dessin mais sait à peine lire; l'autre, c'est exactement l'inverse. C'est pour cela qu'ils se complètent si parfaitement.
Lucy, 18 ans, artiste elle aussi (elle souffle le verre), est obsédée par l'Ombre, et parcourt les rues à vélo la nuit dans l'espoir de le débusquer. Elle se dit que quelqu'un qui peint de si belles choses est forcément quelqu'un dont elle pourrait tomber amoureuse... Elle a entendu dire qu'il est "jeune et débraillé". Peut-être le connaît-elle déjà? Serait-ce un camarade de lycée, quelqu'un qu'elle fréquente tous les jours? Dans ce cas, saura-t-elle le reconnaître? Elle se trouve devant un océan de possibilités, et essaye de ne pas s'y noyer.
Ah, pour une fois, un livre qui traite d'art et de poésie, et qui n'est pas ennuyeux! Le roman se déroule sur une journée et une nuit, exactement le temps qu'il faut pour le lire!
Je me suis laissée totalement happer par ce roman majestueux, dévoré en une nuit. J'ai eu 18 ans à nouveau, j'ai revécu l'excitation du premier amour, de ce "peut-être" juste avant le premier baiser, de la moindre parcelle de peau électrisée par l'attente...
Et puis j'ai rêvé, aussi; j'ai vu les graffitis comme si j'y étais, j'ai vogué au gré des métaphores. Bref, j'ai aimé, j'ai eu peur, j'ai été grisée par la nuit, par l'interdit, j'ai voyagé, j'ai été Lucy pendant quelques heures magiques...
Graffiti Moon, de Cath Crowley Collection Wiz Albin Michel, 2013