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Patrimoines des élus : cyniques ou inconscients?

Publié le 11 avril 2013 par Lecriducontribuable

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Ministre ou Député ? ça eut payé mais ça paye plus...

Le grand déballage a commencé, pour faire preuve d’intégrité, nos élus dévoilent leurs dessous, et ils ne sont guère affriolants. Quelques bicoques achetées à crédit, des voitures d’occasion bonnes pour la prime à la casse, des comptes courants avec à peine moins d’un mois de revenu en réserve est une épargne de misère à faire pleurer les veuves d’agriculteurs.

Être élu en France ? Ça eut payé !

Admettons d’abord que ces déclarations soient honnêtes, qu’un ancien ministre, par exemple, ayant reçu plus d’1,2 million d’euros de revenus au cours de ces cinq dernières années (et au moins 5 millions d’euros pendant les 30 années précédentes) n’ait pour seul patrimoine qu’une maison et un appartement pour une valeur de 675.000 euros.

Nos élites, dont les revenus les situent parmi les 1 % les plus riches de France auraient en moyenne un patrimoine les situant en dessous de celui des 10 % les plus fortunés (1,2 million d’euros en 2010 selon l’Insee).

Nourris, logés et blanchis par les généreux contribuables, les élites politiques arriveraient donc à peine à économiser de quoi s’acheter à crédit un logement principal modeste. C’est gros, mais soit.

En la supposant représentative de la réalité, la répartition du patrimoine des ministres apparaît alors révélatrice : des biens immobiliers, des assurances-vie, des livrets… Mais quasiment rien en actions !

Nos élites placent leur épargne dans la pierre et la dette publique (livrets ou assurances-vie…), mais rien dans les entreprises (actions…).

On savait déjà que les chefs d’entreprises et les entrepreneurs étaient minoritaires dans les cabinets ministériels et au Parlement, on sait désormais, que la plupart de nos élites n’ont aucune confiance dans le tissu entrepreneurial et productif, et qu’ils privilégient l’épargne stérile dans leurs investissements personnels.

Assurés de ne jamais manquer d’argent, les décideurs politiques de ce pays le dépensent allègrement et ne font aucun placement financier. Pourtant, c’est à eux que les électeurs confient la gestion de l’Etat.

Cohérents, les hommes politiques se comportent donc avec le budget de l’Etat comme ils se comportent avec le leur : en cigales insouciantes du lendemain.

Rien d’étonnant à ce que la dette qu’ils creusent chaque année, à coups de budgets en déficit chronique ait aujourd’hui atteint un tel niveau.

Rien d’étonnant qu’ils préfèrent taxer les revenus du capital, favoriser la bulle immobilière et détourner l’épargne du secteur productif au profit des bons du Trésor.

Reste toutefois une autre explication : les femmes et hommes qui nous gouvernent savent très bien gérer et faire fructifier leur argent personnel.

Mais cédant à la démagogie et n’admettant pas de faire partie de la classe hyper privilégiée, ils mentent et dissimulent leur patrimoine, pour échapper à la pression fiscale qu’ils imposent à d’autres, et bénéficier des avantages de la concurrence fiscale.

Ladite transparence dans le patrimoine des politiques aura le mérite de formuler deux hypothèses comportementales : le cynisme et le mensonge ou la prodigalité et l’inconscience.

Impossible de trancher, mais révélateur de la trahison de ces élites envers leur peuple.

Julien Lamon


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