Pour mes 30 ans, mes parents ont eu la bonne idée de me faire un cadeau dont je rêvais depuis longtemps : skier dans la Vallée Blanche de Chamonix. Mais qu’est ce que la Vallée Blanche ?
Une des plus belles descentes à ski, tout simplement. Au coeur du massif du Mont Blanc, une descente de 20kms hors piste vous attend avec un dénivelé de 2000m ! Mon père l’avait faite il y a tout pile 25 ans et est partant pour m’accompagner, évidemment.
C’est donc parti pour une journée inoubliable
Pour l’occasion, nous avions loué les services d’un guide de haute montagne, préférable pour ne pas tomber dans des crevasses cachées sous la neige de surface.Nous nous levons donc de bonne heure le samedi matin. On jette un oeil dehors, c’est pas folichon : tout Chamonix est recouvert d’un épais brouillard. La météo prévoyait un temps couvert mais là c’est carrément bouché. Le temps de prendre notre petit déj, les nuages se dissipent et on commence à apercevoir l’Aiguille du Midi depuis notre appartement. L’espoir revient
Vers 9h, nous nous dirigeons donc au pied du téléphérique qui nous montera à l’Aiguille du Midi où nous avons rendez-vous avec Gilles (notre guide). Nous serons avec 3 autres personnes : 2 Allemands et un Anglais. Un petit groupe, c’est parfait.Mise en place du baudrier
Père et fils
Choupi & Tibal
Aiguille du Midi
Première étape : l’équipement. Le guide nous installe les ARVA puis les baudriers, afin de pouvoir s’encorder une fois arrivés au sommet.
Deuxième étape : ascension via les 2 téléphériques successifs. Nous voilà à 3400m d’altitude, énorme soleil et vue dégagée sur tout le massif. Il fait -12° mais nous avons chaud dans nos combis.
Troisième étape : briefing et derniers réglages, encordage avec les autres membres de l’équipage
Vue depuis l’Aiguille
Derniers préparatifs
C’est parti !
Vallée Blanche
C’est parti ! Nous marchons l’un derrière l’autre sur la petite corniche qui nous mène au point de départ où nous pouvons chausser les skis. Nos pieds glissent tout seul dans la pente parsemée de neige fraîche. Heureusement, 2 mains courantes nous permettent de ne pas basculer du mauvais côté de la falaise.
Mon père chausse ses skis et moi mon snowboard et nous entamons notre première descente sur une neige bien poudreuse (environ 20cms de fraîche avec une fine pellicule de givre au dessus). Au bout de quelques mètres, un premier « plat » me ralentit et je suis obligé de me faire tracter par les skieurs. Même avec les bâtons télescopiques, c’est un peu difficile d’avancer. A cet instant, j’espère juste que toute la descente ne sera pas comme ça
Désencordage
Ready !
Chacun fait sa trace
Vallée Blanche
Vallée Blanche
Début du glacier
Aiguille
Contemplation
Après avoir retrouvé une pente correcte pour prendre de la vitesse, gros régal, chacun trace ses courbes comme il veut dans une neige excellente et sous un soleil de plomb. Météo qui n’était pas du tout prévue (ils annonçaient nuageux et même de la pluie dans l’après midi) mais on ne s’en plaindra pas ! Toutes les 10 minutes on s’arrête au milieu d’un panorama magnifique. Gilles nous détaille tous les sommets qui nous entourent (Aiguille Verte, Grandes Jorasses, Pointe Helbronner, Dent du Géant…) et les différents couloirs qui composent cette Vallée Blanche, ainsi que les figures de l’alpinisme qui ont ouvert ces voies. Vraie leçon de montagne !
On arrive sur le glacier, les blocs sont énormes, c’est impressionnant. La neige recouvre le glacier et les nombreuses crevasses se fondent dans le décor, la prudence est donc de mise. Quelques photos et on continue notre descente. Il n’y a pas grand monde aujourd’hui, beaucoup ont réservé pour le lendemain car la météo s’annonçait plus optimiste.
Glacier
Tibal et le glacier
Heureux !
Notre guide Gilles
Pour midi, on s’arrête au refuge du requin, refuge perché à flanc de montagne au milieu de nulle part. Un sandwich et une bière en terrasse, et ça repart ! Pour la dernière partie de cette magnifique descente, la neige commence à être un peu de « printemps », et colle un peu aux semelles. Je reprends donc mes bâtons pour faire la dernière partie assez plate.
Plus nous nous rapprochons de la fin, plus les moraines (amas de débris rocheux) se détachent de la montagne et nous bercent de leur douce mélodie. Il est 15h, nous arrivons à la fin et nous nous retournons une dernière fois sur ce paysage grandiose. Vallée Blanche, on reviendra
Comme nous sommes en fin de saison, nous n’avons pas pu redescendre jusqu’à Chamonix, pas assez de neige, donc nous montons les longs escaliers qui nous mènent au petit train du Montenvers pour redescendre tranquillement à la station, l’esprit heureux. Ca casse bien les jambes ces escaliers après l’effort !
Arrivée au refuge
Vue sur la Vallée
Déja finie…
Moraines
Excellentes conditions donc pour cette descente mythique que tout un chacun peut faire, contrairement à beaucoup d’idées reçues. Pas besoin de savoir descendre des noires forcément, il faut avoir le niveau pour une bonne rouge (en conditions météo idéales). On a vu des groupes de gamins de 10-12 ans dévaler la pente devant nous. Même si vous pouvez la faire non accompagné, un guide est toutefois fortement recommandé, les conditions changent vite en montagne et un simple petit incident peut vite se transformer en cauchemar. Le guide peut également s’adapter à votre niveau et vous proposer des itinéraires moins classiques. Gilles nous a emmené dans des pentes un peu plus raides pour que je ne galère pas trop en snowboard mais c’est vrai que c’est plus facile en ski.
La saison de ski se finit sur une très bonne note, vivement l’année prochaine, on espère être aussi gâtés que cette année sur les chutes de neige
Et vous, ça vous tente ce genre de hors piste ?