Il y a des adjuvants et des conservateurs dans presque tous les vaccins. Tout le monde le sait depuis longtemps.
Le corps médical, dans son immense majorité, considère (ou plutôt considérait car la naïveté et la complaisance perdent un peu de terrain) que ceux qui prennent des décisions et plus généralement ceux qui ont le pouvoir sont des gens sérieux qui prennent de sages décisions.
Le corps médical ne s’interroge donc que peu ou pas sur les adjuvants et conservateurs (1).
On a entendu parler du squalène en tant qu’adjuvant du vaccin anti- grippal lors de ce qui avait été présenté comme une "pandémie" de grippe.
On a entendu dire que l’association E3M dénonce l’utilisation de l’aluminium dans les vaccins. Ils pensent et ils ont de sérieuses raisons de penser que certaines personnes ont développé une affection dénommée myofasciite à macrophages du fait de l’aluminium injecté lors des vaccinations.
Récemment des médecins se sont demandés si le phénoxyéthanol présent dans de nombreux vaccins comportait des risques. Ils ont fait observé que certains vaccins n’en comportent pas et qu’il semble illogique d’utiliser un produit, dont on sait qu’il est toxique, s’il n’est pas indispensable.
Lorsque des gens s’interrogent et lorsqu’ils demandent son avis à un médecin, celui-ci ne sait pas et ne peut pas savoir (pour les raisons que je dirai plus loin). Mais il se sent obligé de répondre et il répond le plus souvent quelque chose du genre "Oh vous savez les vaccins sont très contrôlés. On a fait beaucoup de progrès. Autrefois, c’est vrai certains vaccins entraînaient des réactions, mais maintenant ils sont très purifiés… et puis vous savez, il y a des ligues anti-vaccinales qui sont proches de sectes..." Ces médecins qui ne connaissent pas le problème (comme nous tous) mais qui ne savent pas non plus qu’ils ne savent pas, pensent que globalement les vaccins c’est bien. Et que donc il ne faut pas se laisser déstabiliser par des interrogations sur un danger non prouvé et qui ne peut pas être important, sinon il aurait été repéré depuis longtemps et que …(La liste est longue des justifications que se donne le médecin mal informé pour se débrouiller avec sa situation de mal informé.
J’ai promis de m’expliquer sur les raisons pour lesquelles un médecin ne sait pas et ne peut pas savoir. L’une des raisons est celle-ci. De très nombreuses publications n’en parlent pas ou en parlent mal ou sur le ton de "circulez, il n'y a rien à voir".

C’est par exemple le cas du Guide des vaccinations Edition 2012 (2) dont je cite, in extenso, le paragraphe adjuvants et conservateurs (Page 358)
"Des adjuvants sont souvent nécessaires pour potentialiser la réaction immunitaire induite par des vaccins inactivés ou subunitaires. De nombreux vaccins sont adsorbés sur hydroxyde ou phosphate d’aluminium. Ces adsorbants agiraient en maintenant l’antigène à proximité du site d’injection et en activant les cellules présentatrices favorisant la reconnaissance immune et la production d’interleukines. De nombreux autres adjuvants sont déjà utilisés (comme les squalènes, par exemple) ou sont encore à l’étude. Leur intérêt s’est accru récemment : ils sont recherchés pour permettre d’obtenir une immunisation élevée et durable vis-à-vis d’antigènes peu immunogènes (grippe H5N1) ou dont la durée de protection est incertaine (papillomavirus).
Des conservateurs sont utiles pour maintenir la qualité biologique des vaccins et notamment leur asepsie (thiomersal présent dans les multidoses du vaccin de la grippe H1N1 pandémique 2009) ou pour les rendre aptes à supporter des variations physiques (par exemple, thermiques : vaccin de la fièvre jaune)."

Sur l’aluminium, je serai bref car l’association E3M a fait un excellent travail.(3) Et, grâce à elle et après elle, les médecins peuvent enfin avoir un début de réflexion sérieuse sur l’aluminium vaccinal.
Mais je voudrais citer le professeur Bégué car il a été président du Comité technique des vaccinations et que le ton et la forme de ses interventions donnent une idée du retard pris par les débats sérieux en matière de vaccination.
Dans un texte ayant pour titre "Prévention vaccinale: de la gloire à l’oubli "(4), il écrit ceci, à propos de la myofasciite à macrophages et de l’aluminium :

"La sécurité des adjuvants vaccinaux à base de sels d'aluminium, utilisés depuis 1926, a été mise en question en France à la suite des résultats de biopsies musculaires deltoïdiennes faites chez des patients présentant des myalgies et une fatigue associés à de nombreux autres symptômes, pouvant évoquer une maladie de nature auto-immune. Ces biopsies, faites au siège de vaccinations préalables montraient la persistance d'aluminium dans des macrophages rassemblés autour des fibres musculaires, en une lésion histologique microscopique nommée «myofasciite à à macrophages (MMF)». Entre autres vaccins, celui de l'hépatite B était à nouveau en accusation et une association de malades atteints de MMF voyait le jour. En 2004, le Conseil scientifique de l'AFSSAPS a considéré «qu’aucun syndrome clinique spécifique n'est retrouvé associé à la vaccination avec des vaccins contenant un adjuvant aluminique», au vu d'une étude épidémiologique. On conclut alors que l'aluminium vaccinal peut parfois persister ,au site d’injection pendant des années (« tatouage vaccinal »), mais n’est pas lié à une maladie généralisée."
Je l’ai cité longuement pour qu’on puisse apprécier la qualité (toute relative je pense, mais je vous en laisse juge) de son argumentation. Mais j’invite à le lire pour constater qu’il cite des personnes qui ont des liens majeurs avec les laboratoires. Il cite aussi un article (5) qui est un modèle de littérature idéologiquement orientée et de très faible valeur technique.
Et pour ceux qui ne sont pas habitués à une lecture critique, je voudrais signaler trois points :

2. Quand il écrit "Entre autres vaccins, celui de l'hépatite B était à nouveau en accusation…", il laisse clairement apparaître qu’il n’a pas aimé que le vaccin contre l’hépatite B ait suscité des réserves. Il a parfaitement le droit de ne pas aimer les critiques et les réserves envers ce vaccin. Mais la question des risques liés à l’aluminium est une question à part entière. En évoquant la vaccination anti-hépatite B, le professeur Bégué se met volontairement ou non hors sujet.
3. Mais s’il fallait donner la palme de l’inacceptable, elle reviendrait certainement à cette phrase : "En 2004, le Conseil scientifique de l'AFSSAPS a considéré «qu’aucun syndrome clinique spécifique n'est retrouvé associé à la vaccination avec des vaccins contenant un adjuvant aluminique », au vu d'une étude épidémiologique".
Il ne nous dit ni la date précise (En 2004, c’est plutôt vague), ni si ces "travaux" ont été publiés et où. Mais surtout il nous affirme "qu’aucun syndrome clinique spécifique n'est retrouvé associé à la vaccination avec des vaccins contenant un adjuvant aluminique, au vu d'une étude épidémiologique". C’est moi qui souligne ce "au vu d'une étude épidémiologique", car il me semble assez incroyable de s’appuyer sur "une étude épidémiologique" sans dire qui a fait cette étude, sans dire comment cette étude a été faite, sans dire où elle a été publiée.
Pour ma part, je ne sais pas si ceux qui sont inquiets le sont ou non à juste titre, mais je crois qu’il faut répondre à leurs interrogations par des études et des publications sérieuses.
Le ton condescendant et paternaliste du Guide des vaccinations est inacceptable. Il serait temps que ceux qui se proposent de nous guider s’informent mieux et nous parlent avec plus d'humilité et plus de respect.
Jean- Pierre LELLOUCHE
(1) Conservateurs et adjuvants vaccinaux des vaccins commercialisés en France (mise à jour au 22.02.2013)
(2) INPES. Direction générale de la santé, Comité technique des vaccinations. Guide des vaccinations, édition 2012.
(3) AUTHIER F-J. GHERARDI R.K. Journée Myofasciite. Hôpital Henri MONDOR. Samedi 4 février 2012
(4) La prévention en questions. Groupe de concertation entre Académies des sciences de la vie et de la santé. Editions médicales internationales - Lavoisier 2009
(5) SIEGRIST C.A. "Les adjuvants vaccinaux et la myofasciite à macrophages". Bull.Acad.Natle.Med, 2003 ;187 : 1511-21.