Dès le départ, la vue est superbe sur les Alpes. On la quitte pour cheminer au nord, avec quelques primevères, pulmonaires et pensées pour les couleurs, coucous et autres maîtres chanteurs pour les sons.
Chemin des Vaches : il nous mène à Sorgia d'en bas (1221m) par un chemin très raide. Finalement, ça faisait un moment que je n'avais pas randonné seul, et j'avais oublié que dans ce cas : je pars vite, et je marche de plus en plus vite. Les grosses gouttes tombent du front dans ces lacets forestiers rapidement absorbé. Je souffle un peu et je sors de la forêt pour gagner une ambiance assez étonnante faite d'herbages, d'arbustes, d'ombres et de lumière, de névés, de bruits dans les fourrés : un grand cache-cache. Puis c'est Sorgia-d'en-bas.
Sorgia-d'en-bas
Bellegarde-sur-Valserine
On retrouve pour quelques mètres la forêt et la neige se fait plus abondante. Les raquettes, les guêtres, n'auraient pas été de trop, mais ça passe bien, sans, malgré tout...
Un petit thé s'impose sur les ruines de Sorgia-d'en-haut (1400m) : extrêmement paisible. Je remonte alors vers le Crêt du milieu (1597m), en faisant au passage s'écrouler un pont de neige qu'une seconde d'inattention m'a empêché de suspecter : allant directement sur un rocher qui émergeait de la neige, je me suis retrouvé au moment d'y mettre le pied 1 bon mètre plus bas !...
La neige modèle encore les paysages :
Du Crêt du Milieu, la vue est superbe même si quelque peu masquée par un crêt sans nom mais pyloné, plein sud. En quelques minutes, je gagne le Crêt de la Goutte (1621m), sa borne et sa table d'orientation, bien utile parce que je n'ai pas l'habitude de voir les Alpes depuis ce point de vue. Entre temps, quelques photos de croqus. Un couple de randonneurs de Bellegarde m'informe : dans 15 jours, ce sera tout bleu et blanc, un tapis de croqus !
Du Crêt de la Goutte, vue sur le nord du Jura
Quelques sommets, du Lac Léman jusqu'à la Chartreuse :
Lac Léman et Massif de la Jungfrau
Les Dents du midi (dont Haute Cime 3257m)
La Dent Blanche (4357m)
Le Cervin (4478m)
Le Chardonnet (3824m) et l'Aiguille d'Argentière (3902m)
L'Aiguille Verte (4122m)
Les Grandes Jorasses (4208m) et l'Aiguille du Midi (3842m)
Le Mont Blanc (4810m)
L'Aiguille de Tré-la-tête (3930m) et l'Aiguille des Glaciers (3817m)
L'Etale (2484m) et la Grande Sassière (3747m)
Le Mont Pourri (3779m)
Le Sommet de Bellecôte (3417m) et la Grande Motte (3653m)
La Grande Casse (3855m) cachée par la Tournette (2351m)
Les Dômes de la Vanoise (3586m) et les Aiguilles de Péclet-Polset (3561m-3531m)
Les Aiguilles d'Arves (3514m)
La Meije (3983m) et le Râteau (3809m)
Le Pic de l'Etendard (3464m)
Le Grand Pic de Belledonne (2977m)
La Chartreuse - le Grand Som (2026m) et Chamechaude (2082m)
Le repas, à l'abri du vent, est aussi l'occasion de suivre une discussion de nageurs/kayakistes et leurs déboires sur le Rhône, son courant, ses tourbillons... Je préfère la terre ferme. Et, c'est la descente, en courant dans la neige, ce qui est très amusant. Arrivé vers Sorgia-d'en-bas, je constate que la neige a fondu comme neige au soleil... Le chemin en est presque méconnaissable. Les croqus percent. Clap clap, le sentier est transformé en petit ruisseau, je clapote.
Je redescends enfin en voiture par Grésin... la petite route-balcon est superbe. Voilà... 12km et 1000m+ en environ 2h30 de marche (et autant de contemplations).
Un petit bonus - mise dans l'ambiance pour le 5 mai (où Mélenchon risque de devoir défiler avec Frigide Barjot) :
Nietzsche contre le christianisme
Et la lumière fut...