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Qui nous débarrassera de Stéphane Fouks ?

Publié le 15 avril 2013 par Juan
Il affiche toujours une bonhommie rassurante, même sur les clichés volés qu'une presse suspicieuse publie de temps à autre. On croyait que l'affaire DSK l'avait fait plier voire disparaître.
Il n'en était rien. Stéphane Fouks et son troupeau de communicants politiques étaient toujours là, cachés dans les bagages d'un ancien député devenu ministre, Jérôme Cahuzac.
Cette résilience aux coups durs est troublante. Il a obtenu sa Légion d'Honneur en 2008, sous Sarkozy.
Qui nous débarrassera de Stéphane Fouks ?
1. Il n'est pas seul. Les agences de communication sont nombreuses, souvent discrètes. Elle se disputent des appels d'offre, parfois pas. Le citoyen s'énerve souvent quand elles sont dévoilées. Les journalistes aiment à fustiger le côté obscur de la "communication", forcément moins sincère que l'argumentation politique traditionnelle.  Non, assurément, Stéphane Fouks, avec son Havas Worldwide (ex-EuroRSCG) n'est pas seul sur ce créneau.Voulez-vus la liste ?
2. Il est là depuis longtemps. On se souvient combien ses conseils à Lionel Jospin en 2002 étaient fumeux. Comment fait-il pour durer ?
3. Il n'est visiblement pas bon. Difficile de considérer que le coaching qu'il assure réussisse vraiment. Le dossier DSK fut un fiasco de mensonges et d'horreurs. La mission était peut-être impossible. Des prostituées lilloises de Dédé la Saumure au viol de Nafissato Dialo, comment défendre pareil cas ? Mais l'affaire Cahuzac est plus troublante: les conseils de Fouks et Companie se sont révélés désastreux au point que certains au gouvernement et ailleurs s'interrogent sur un éventuel sabotage. Car c'est Fouks qui a conseillé au ministre cette stratégie du mensonge tous azimuts finalement désastreuse.
4. Il aurait trop d'amis et d'anciens "employés" un peu partout casés dans les cabinets de la République. On cite volontiers Manuel Valls, l'actuel ministre de l'intérieur. Mais l'homme n'a plus besoin de lui. Il a dû s'expliquer, sans être convaincant: «Je n’ai jamais parlé de l’affaire avec Stéphane Fouks. Nous sommes amis, oui. On se parle souvent, c’est vrai. Mais on n’a pas échangé sur ce sujet. Depuis mon entrée en fonction, je fais très attention à séparer ce qui est du ressort de l’action du ministre de ce qui relève de l’amitié.»  Amis ? Nous le savons.
A droite ou à gauche, Fouks a d'anciens collaborateurs un peu partout. Il aiment la prestation gratuite. En 2009, le Point relatait: "Comme il le fait avec Manuel Valls, Stéphane Fouks incite chaque consultant à conseiller l'élu de son coeur, en dehors des heures de bureau. " Il aurait signé des contrats de communications avec certains ministres. Moscovici ne confirme pas, mais Libération l'affirme: "depuis octobre, Bercy rémunère en tant que consultant extérieur son ami Gilles Finchelstein, salarié de Havas Worldwide et principal collaborateur de Stéphane Fouks". Le Drian a démenti. Anne Hommel l'a quitté pour constituer sa propre entreprise de conseil.
5. Il a des clients partout dans le secteur privé. En février 2011, quelques mois avant le scandale du SOFITEL, l'Express soulignait que la "force de Stéphane Fouks", c'est "la multiplicité de ses domaines de compétences et de ses sphères d'influence". Et de préciser qu'il était sous contrat "avec 14 des 40 entreprises du CAC, sans compter celles qui ne font pas partie du panel, comme la banque Lazard, McDonald's France ou Orange."
6. Hollande ne l'apprécierait guère. "Patron du PS en 2002, François Hollande, qui se voyait à Matignon, garde une rancoeur tenace envers Fouks, qu'il juge responsable de la défaite. Il a confié sa campagne présidentielle à l'ennemi juré, TBWA, déjà sollicité pour les européennes et régionales de 2004." Son agence, Havas Worldwide, a perdu l'appel d'offres du Service d’information du Gouvernement, au profit de son concurrent  Publicis Consultants.
7. Dans cette affaire MEDIPART/Cahuzac, l'enquêteur Fabrice Arfi relate comment Stéphane Fouks l'a appelé le lendemain de sa première demande de réaction. Trente minutes au téléphone pour ne rien dire et lâcher bizarrement à Arfi ("je n'ai pas de compte en Suisse"). Marion Bougeard, conseillère en communication dudit ministre déchu serait ensuite allée "colporter des rumeurs dans les rédactions" sur le père du journaliste (dixit Arfi).
Les méthodes de ces communicants sont-elles sans limites ?


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