Mad Men // Saison 6. Episode 3. Collaborators.
Après les deux premiers épisodes, nous parlant surtout de mort, la série semble avoir trouver de quoi cette saison doit parler. A la fin de l'épisode, Don lâchait à Sylvia "We can't
do this anymore", comme s'il ne pouvait plu vivre sa relation extra conjugale comme auparavant. Il lui faut plus. Je ne sais pas encore ce que veut réellement Don cette année,
malgré les doutes de sa femme sur sa propre vie ou encore les doutes de Don sur la sienne, mais j'aime bien l'idée. L'idée que le personnage tente encore une fois de remettre en question sa vie
amoureuse. Il a tout pour être heureux pourtant, une femme aimante qui l'attend tous les soirs (même si celle ci, maintenant star de la télévision n'est plus aussi accessible qu'auparavant). Il
faut constamment de l'attention à Don et c'est ce que tente de nous prouver cette saison avec beaucoup de finesse et d'efficacité. La relation entre Don et Sylvia, la femme d'Arnold Rosen est
pourtant complexe. D'un côté nous avons Don qui aimerait bien voir jusqu'où cette histoire peut les mener (notamment en l'invitant au restaurant) et Sylvia qui est gênée car elle n'attend rien de
plus qu'en aventure de la part de Don.
Le manque affectif de Don (qui a déjà été traduit plusieurs fois au fil des saisons de Mad Men) est un élément très bien développé dans la série et je pense que c'est sa solitude
qui rend encore plus passionnant Mad Men en elle même. Car Don est un personnage qui évolue constamment de façon solitaire même s'il a toujours quelqu'un pour l'épauler et
l'entourer. La perte de Peggy (qui est maintenant semble t-il heureuse dans sa nouvelle agence) a été un vrai coup dur l'an dernier pour lui. Comme synonyme d'un échec. En plus de ça il se
retrouve avec une femme qui avait des ambitions, qui n'étaient pas celles de l'attendre tous les soirs chez lui afin de lui préparer un diner mais bel et bien de lancer sa carrière. Petit à petit
Don se retrouve à être un homme distancé par l'amour et surtout par l'affectif. Que cela soit du point de vue amoureux ou amical, Don a presque tout perdu finalement. Enfin en apparence
uniquement.
Mad Men prend des risques en ce moment et c'est bon signe. Car la suite est risquée et surtout est imprévisible. Mais ce n'est pas tout car au delà du personnage de Don, c'est aussi Megan qui se retrouve à se poser des questions. Non mais sur la fidélité de Don mais bel et bien sur sa propre vie à elle. Alors même si Megan n'est pas Betty (je dirais même qu'elle est l'opposée), Don se retrouve encore une fois pris dans une spirale qui n'aura de fin qu'une bonne grosse dépression. Je ne vois pas comment cela pourrait se passer autrement. Enfin, on n'est jamais au bout de nos surprises avec Matthew Weiner donc il faut peut attendre. De son côté, Pete n'est pas en reste. Si à l'agence sa stature est bancale, c'est surtout sa vie de couple qui est ébranlée alors que sa femme commence à en avoir clairement marre de son mari et de ses coucheries (alors qu'elle croit qu'il couche avec une jeune fille, amie du couple, venue se réfugiée chez eux de son mari violent).
Ce qui me fascine chez Pete finalement c'est le fait que le personnage peut faire n'importe quel choix, il tourne toujours mal. C'est malheureux à dire mais c'est comme ça. Il n'a tout simplement pas de chance. Ce n'est pas qu'il ne mérite pas le bonheur mais Mad Men aime bien lui tendre de mauvaises perches. Enfin, de son côté Peggy apprend qu'un gros client (en l'occurrence Heinz) aimerait bien changer d'agence. Sauf que cette information elle n'aurait pas dû l'utiliser à son avantage. Je me demande donc quelle sera la réaction des uns et des autres par la suite. Et surtout si cela sera vécu comme une trahison ou non. Finalement, ce nouvel épisode de Mad Men était très réussi et c'est tout simplement ce que j'ai adoré. Il y a des risques qui sont pris. A suivre...
Note : 9/10. En bref, j'aime beaucoup cette saison pour le moment, qui va dans le prolongement de la précédente avec efficacité.