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C'est dire...

Publié le 15 avril 2013 par Pjjp44
C'est dire...
 impression indigène :
Le monde dore
sous ses couvertures .
et
même
les balbutiements du jour
ont du mal à l'en sortir.
C'est dire...
C'est dire...
".../...Le marché faisait la loi, ça au moins, c'était clair. Les valeurs boursières avaient remplacé les valeurs humaines. La question n'était pas vraiment d'en connaître les conséquences présentes, elles semblaient évidentes : Le partage entre riches et pauvres. C'était l'argent qui gagnait de l'argent, pas le travail, et cet argent devait bien venir de quelque part. Tout ce blabla sur l'actionnariat populaire et les fonds d'épargne collectifs n'était qu'un pâle alibi pour que puisse se perpétrer le vrai système : pour gagner de l'argent avec de l'argent, il fallait des gros sous. Ce que n'avait pas Monsieur Tout-Le-Monde. On ne prête qu'aux riches, c'est connu. Bien sûr, des gens ordinaires pouvaient gagner quelques dizaines de mille à la Bourse, mais cela ne servait qu'à conforter aux yeux du plus grand nombre l'image du Marché : une simple question de marketing. Jouer ben Bourse n'était qu'une sorte de Loto. Avec de la chance, on gagnait un peu d'argent. Sans que cela pose aucun problème. Le marketing avait réussi. Sans rien coûter.
Non, la question était plutôt la signification de cette situation sur le long terme. Dans quelle mesure cette obsession inouïe et généralisée sur l'argent changeait-elle l'humanité.

Paul avait son idée sur la question. un changement tout à fait fondamental était en cours. il y avait été si souvent confronté dans son travail. Toutes les formes de démocratie et d'humanité se basaient sur la capacité à pouvoir se mettre à la place de son interlocuteur. rien d'autre. Pouvoir se reconnaître soi-même en l'autre, avec tout son vécu. Alors seulement avait lieu la rencontre entre deux êtres humains. Et il avait constaté ces dernières années que cette aptitude simple et fondamentale était en train de perdre du terrain. Une sorte d'écran s'était dressé entre les individus, et on commençait à regarder l'autre comme un objet. Un objet d'investissemnt. Ma conversation avec cette personne peut-elle produire du profit?

Plus rien au monde n'échappait à l'économie. Et sans zone franche, le champ était libre pour traiter l'homme n'importe comment. Les personnes sans scrupule étaient de plus en plus nombreuses, Paul avait son idée sur la question.
Mais en même temps, sur beaucoup de questions, il avait son idée.
.../..."
Extrait de "Europa Blues"- de Arne Dahl-traduction: Rémi Cassaigne-Editions Du Seuil


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