Il s’en est fallu d’un rien pour qu’Android ne soit cantonné aux… appareils photo. C’est la confession étonnante d’Andy Rubin, qui a récemment lâché son poste de chef de la division Android de Google.
Rubin a expliqué les premiers balbutiements du système d’exploitation pendant un discours qui s’est tenu lors d’un sommet à Tokyo : la plateforme se destinait d’abord aux appareils photo. « La même plateforme, le même système d’exploitation que nous avons conçu pour les APN, est devenu Android sur les mobiles ». Son équipe cherchait alors une manière de connecter les appareils photo, en filaire ou sans fil, aux ordinateurs, puis de synchroniser les clichés sur un nuage baptisé Android Datacenter.
Cependant, tandis que la croissance des APN commençait à fléchir, Andy Rubin s’est tourné vers un autre marché. Il a vu toute l’opportunité qu’il y avait à se lancer sur celui de la téléphonie. « Nous avons décidé que les appareils photo numériques n’était pas un marché suffisamment important », et il a rajouté « J’étais préoccupé par Microsoft et par Symbian, je n’étais pas préoccupé alors par l’iPhone ».
L’un des coups de génie d’Android, est de l’avoir proposé gratuitement aux constructeurs. Microsoft continuait de facturer au prix fort ses systèmes d’exploitation, mais la démarche de Google était bien différente : il fallait faire du volume pour ensuite vendre des services. Le pari a été réussi au-delà de toutes les espérances ! À l’époque, l’équipe d’Android souhaitait capter 9% du marché des APN; en choisissant de s’intéresser aux mobiles, l’OS représente plus de 60% du marché. Eric Schmidt a donné hier les derniers chiffres d’activation : 1,5 million d’unités par jour chez 320 opérateurs et 160 pays… et un milliard de terminaux activés d’ici la fin de l’année.