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L'origine des courses automobiles

Publié le 17 avril 2008 par Patrick

Avant que se tienne le championnat du monde de Formule 1 à partir de 1950, l'histoire du sport automobile connut multiples étapes et péripéties.
La première course de l'histoire fut organisée le 20 avril 1887 par le rédacteur du magazine "le Vélocipède", mais il n'y avait alors qu'un seul concurrent au départ ! il s'agissait de Georges Bouton sur un quadricycle à vapeur. C'est l'année suivante qu'aura lieu la première course avec plusieurs concurrents, avec comme trajet de Neuilly à Versailles, là encore remportée par Bouton. Le 22 juillet 1894 débute le premier concours officiel, une course partant de Paris pour arriver à Rouen. Sauf que le vainqueur ne serait pas le plus rapide, mais celui dont la voiture serait la plus sécurisante à conduire. Il faudra attendre ainsi les 11, 12 et 13 juillet 1895 pour que les choses sérieuses commencent, la première course officiellement chronométrée qui consiste entre un aller-retour entre Paris et Bordeaux. La course sera remportée par Emile Levassor sur Panhard, à la vitesse moyenne de 24.54 km/h, mais la victoire sera donnée à la meilleure voiture à 4 sièges, la Peugeot de Paul Koechlin.
Les premières courses automobiles seront donc des épreuves allant de ville en ville. La première à ne pas être courue sur route eut lieu aux Etats-Unis, à Rhode Island, en septembre 1896, les concurrents devait faire 5 tours sur un ovale en bois mesurant 1 mile environ. C'est ainsi que de l'autre côté de l'Atlantique, les courses seront principalement disputées sur ovales. Cette même année, eut lieu le premier accident, celui d'Emile Levassor qui heurta un chien durant le Paris-Marseille-Paris, et mourut un an plus tard de ses blessures. En 1897, les éléments inutiles furent enlevés sur les voitures de course pour les différencier des voitures de tourisme. Ces bolides commençaient à atteindre des vitesses impressionnantes pour l'époque, ce qui implique un danger conséquent. Et le 2 mai 1898 eut lieu le premier accident mortel en pleine course, à Perigueux. Peu après le départ, le marquis de Montaignac perd le contrôle de sa voiture pour saluer M. de Montariol. Il heurta sa voiture, Montariol fut éjecté mais la voiture tua son mécanicien. La voiture de Montaignac se retourna et tua son pilote.

Parmi les spectateurs de ces multiples épreuves, se trouvait le propriétaire du New York Herald Newspaper, John Gordon Bennett. Il décide de financer l'organisation d'une course annuelle opposant des voitures françaises, britanniques et allemandes. La première épreuve eut lieu de Paris à Lyon le 14 juin 1900 et fut remportée par la France. Il en sera de même jusqu'en 1903 où les britanniques triompheront. Cette même année, plusieurs accidents eurent lieu durant la course Paris-Madrid tuant au total 14 personnes, surtout des spectateurs. La course fut ainsi arrêtée à Bordeaux, et sonna le glas des courses de ville en ville. Désormais, les course devront être organisées sur des routes fermées dans des zones peu densément peuplées.

A cette époque, les français dominaient surtout la course automobile, étant les plus nombreux, et la restriction des concurrents pour la coupe Gordon Bennett les rendaient mécontents. D'où la tenue du premier Grand Prix de l'histoire, celui de l'Automobile Club de France, les 26 et 27 juin 1906, autour de la ville du Mans. Cette course, courue sur 2 séances de 6 tours d'une centaine de kilomètres, fut remportée par le hongrois naturalisé français Ferenc (ou François) Szisz sur une Renault AK.
La course, qui supplanta ainsi la compétition créée par Gordon Bennet, marqua le point de départ du professionnalisme de la course automobile dans les grands pays européens, Allemagne, Italie et Grande-Bretagne. En 1909, aux Etats-Unis fut inauguré l'Indianapolis Motor Speedway, et le premier championnat national, tandis qu'en Europe la course automobile était touchée par une crise. Crise qui prit fin en 1911, où lors des courses courues avant la première guerre mondiale, se trouvaient les pilotes Felice Nazarro, Jules Goux et surtout Georges Boillot. La dernière course européenne sera courue à Lyon le 4 juillet, quelques jours seulement après le départ de la guerre de 14-18. parmi les victimes de ce conflit mondial se trouve Boillot, son avion fut abattu à Verdun.

La course reprit ses droits sur le vieux continent timidement à la fin de la guerre, le premier Grand Prix de l'entre-deux-guerres fut celui de l'ACF en 1921, et les pilotes européens furent totalement surpassés par les américains, Jimmy Murphy remportant la victoire. Mais les avancées technologiques dues à la guerre vont remettre les européens devant, surtout les italiens. Ainsi, l'année suivante, à Strasbourg, Felice Nazzaro remporta la course sur une FIAT. Durant toute la décennie des années 20, de nouveaux Grand Prix apparurent en Europe, l'Italie en 1921, celui de Belgique en 1925, celui de Grande-Bretagne ou RAC et d'Allemagne en 1926, puis celui de Monaco en 1929. Dans le même temps, les 24 heures du Mans apparurent en 1923 et les Mille Miglia sont courues pour la première fois en 1927.
Les grands noms de l'époque sont les italiens Antonio Ascari, Giuseppe Campari, et Tazio Nuvolari. En 1925, la firme Alfa Romeo remporte la couronne constructeurs et toutes les principales courses, sauf celle disputée à Montlhéry où Ascari se tua. La firme se retirera de la compétition, la considérant trop chère, en 1926 Bugatti triomphe au championnat, puis Delage en 1927.

A la fin de la décennie, le monde est touché par une des plus grandes crises économiques de l'histoire, le krach de Wall Street du 24 octobre 1929. Dès lors, afin de limiter la casse, chacun sa méthode : aux Etats-Unis, une formule de stock-car est créé pour attirer de nouveaux fabricants, ce qui fonctionne dès 1930. en Europe, de plus en plus de petites épreuves sont créées, et les organisateurs acceptent tous les pilotes et les voitures pour remplir les grilles de départ. Dès lors, de grands pilotes vont apparaitre, tels les italiens et éternels rivaux Achille Varzi et Tazio Nuvolari, le monégasque Louis Chiron et l'allemand Rudolf Caracciola. En 1931, un championnat d'Europe des conducteurs apparait, remporté de justesse par Ferdinando Minoia devant Baconin Borzachini. En 1932, Tazio Nuvolari s'impose d'une poigne de fer au volant de son Alfa Romeo.

En 1933, le régime en place en Allemagne donne des crédits faramineux pour ses deux constructeurs nationaux, Auto-Union et Mercedes-Benz. C'est le début de l'ère allemande. Une ère qui commencera plutôt mal sur l'AVUS, quand les favoris sont victimes de problèmes mécaniques, laissant la Scuderia Ferrari réaliser un doublé. Puis par la suite, quand l'AIACR, l'Association Internationale des Automobiles Club Reconnus, décide d'organiser un championnat d'Europe des conducteurs à partir de 1935, les allemands vont tout dominer.
De 1935 à 1939, une seule fois les manufacturiers allemands échoueront en championnat, lors du Gp d'Allemagne 1935, où sur une voiture vieille de 4 ans, et alors que tout semblait perdu, Tazio Nuvolari fait preuve d'un panache sans pareil pour s'imposer. Rudolf Caracciola triomphera au volant de sa Mercedes en 1935, avant d'être battu par Bernd Rosemeyer sur Auto-Union en 1936, puis Rudi remporte les titres 1937 et 1938. En 1939, des problèmes de barème font que le titre initialement attribué à Hermann Müller, puis à Hermann Lang selon le barème allemand, ne sera donné à personne. Puis la guerre éclate, nouveau coup d'arrêt pour le sport automobile.

Une fois la situation redevenue normale en 1945, les constructeurs allemands seront absents, laissant les italiens surtout et les français un peu aussi aux devants de la scène. Après quelques épreuves mineures courues en 1946, la course reprendra véritablement ses droits en 1947, et l'instauration de la Formule de course internationale n°1, ou Formule 1. D'un côté, on trouvait les constructeurs italiens Alfa Romeo, Maserati et Ferrari, de l'autre les espoirs français qui reposaient sur Talbot Lago, Simca-Gordini et Delahaye.
Du côté des pilotes, Tazio Nuvolari souffrait d'emphysème mais réalisa une belle course aux Mille Miglia en 1948. Achille Varzi continua jusqu'en 1948 où il fut tué durant les essais du GP de Suisse. Louis Chiron continuait de connaître un certain succès en course. De nouveaux noms firent leur apparition, les italiens Alberto Ascari et Giuseppe Farina, l'argentin Juan Manuel Fangio, et le français Jean-Pierre Wimille, grand espoir français qui mourut tôt dans l'année 1949. Cette même année, une proposition italienne fut discutée au meeting annuel de la FIA, sur un championnat du monde des conducteurs. Il comprendrait 6 épreuves, le barème serait 8-6-4-3-2, 1 point étant attribué à l'auteur du meilleur tour en course. Les délégations américaines proposèrent, pour que le terme de championnat mondial soit concrétisé, de courir une course aux USA, ce seront les fameux 500 Miles d'Indianapolis.

Et c'est ainsi que le samedi 13 mai 1950, en début d'après-midi, sur une base désaffectée de la Royal Air Force, une vingtaine de bolides furent lancés à toute vitesse. Le championnat de F1 était né.

Via Stats F1.com


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