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Autochtones: les valeurs sociales et la justice

Publié le 17 avril 2013 par Raymond Viger

Pour comprendre l’autre, il faut véritablement l’écouter sans préjugés, c’est-à-dire sans le juger d’avance. Dans le cas des Premières Nations, nous nous sommes côtoyés et influencés mutuellement depuis des siècles, tout en nous méconnaissant.

Les Autochtones sont soumis, comme nous tous, aux lois du pays. Mais ils ne se reconnaissent pas dans ces lois « coloniales » et dans les valeurs de la société « blanche » en général.

autochtone indien
Rupert Ross est procureur de la Couronne auprès des communautés autochtones du Nord-ouest ontarien, des communautés ojibways et cris. Dans son livre Dancing with a Ghost (1992, 2006), un bestseller au Canada anglais, il raconte ses expériences et ses efforts pour comprendre les comportements, à première vue inexplicables, des Amérindiens lors de leurs contacts avec la Justice.

C’est ainsi qu’il a découvert une manière d’être et des valeurs sociales totalement différentes des nôtres et de notre approche judiciaire, sans la connaissance desquelles il ne pouvait que mal interpréter le comportement des victimes, des témoins et des criminels.

Parmi ces comportements qui pouvaient mener à de fausses conclusions, il mentionne des témoins qui refusent le contact visuel, des victimes qui ne veulent pas témoigner devant l’accusé et des parents qui n’interviennent pas lorsque leurs enfants agissent mal.

Les règles traditionnelles

Avec l’aide d’enseignants spirituels, il a pu apprendre les règles traditionnelles, qu’il résume en cinq points : non-intervention, ne pas montrer sa colère, respect de la gratitude, prendre le temps d’observer ou d’écouter avant d’agir, attendre le bon moment.

On peut aussi noter quelques éléments de ce que l’on pourrait appeler la « justice à l’amérindienne » :

  • Une recherche du consensus dans la communauté, plutôt que l’imposition d’une solution ;
  • Un sentiment de responsabilité de la communauté envers l’individu (« Qu’avons-nous fait ou omit de faire pour qu’il devienne ainsi ? ») ;
  • Pour celui qui est trouvé coupable d’un crime : guérison plutôt que punition, compensation plutôt que châtiment.

La lecture de ce livre nous enrichit de deux manières. Premièrement, en nous aidant à mieux nous comprendre mutuellement, et ainsi à nous rapprocher. Deuxièmement, en nous montrant des valeurs sociales amérindiennes que nous pourrions très bien transposer dans notre société pour le bien de tous, comme ce pourrait être le cas pour les trois éléments précédents.


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