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Long John Silver (T4) Guyanacapac

Publié le 18 avril 2013 par Un_amour_de_bd @un_mour_de_bd

Tandis que tout espoir semble perdu, Long John Silver découvre un passage vers Guyanacapac, la mythique citée Maya…

Scénario de Mathieu Lauffray et Xavier Dorison, dessin et couleurs de Mathieu Lauffray. Public conseillé : Adultes, adolescents

Style : grande aventure Paru chez Dargaud, le 26 04 2013 Share

L’histoire

A la fin du troisième, nous avons quitté l’équipage épuisé et sans bateau. Piétons embourbés et perdus dans la forêt amazonienne, Long John ne peut que suivre le sillage du Neptune (dérobé par Moc). Tandis que l’espoir s’amenuise, Silver découvre un passage vers Guyanacapac, la mythique citée Maya. Perché sur la pyramide, Moc les attend patiemment et envoie la tête coupée d’un des marins disparus. Le message est sans appel, Moc les a piégés depuis le début !
Poussés par l’assaut de varans géants, gardiens fantastiques de la citée, Long John, « La murène », le docteur Lindsey et ?? pénètrent dans la pyramide. Ils y découvrent les restes des conquistadors espagnols, qui avaient piégé l’endroit pour le détruire. Mais quelle force les en a empêché ???


Guyanacapac
Guyanacapac
Guyanacapac
Guyanacapac
Guyanacapac
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Une aventure fantasmagorique et sombre


Délaissant un peu les codes habituels de la piraterie (pas de bateaux, ni de combats maritimes, mais une terre ferme et urbanisée) Dorison et Lauffray ont imaginés une fin digne de leur héros romanesque. En accélérant l’aventure, ils nous invitent à suivre Long John et sa troupe de « loqueux » dans une apothéose ascensionnelle.
S’enfonçant lentement dans une thématique fantastique (mais expliquée de manière rationnelle) ils mélangent en l’enrichissant constamment les codes classiques de la piraterie (trésor, vaux-riens) avec leurs univers romantiques, sombres et exubérants. Le ton change dans ce dernier tome. L’écume giflant les hommes et les duels au sabre sur les bastingages sont bien loin. C’est dans un « entre-monde », peuplé de dieux païens, de tribu maya sanguinaire et de monstres « Cthuliens » que Dorison et Laufray nous enchaînent avec leurs héros. Même si Guyanacapac est une œuvre collaborative, cet univers exubérant et excessif a été amené plus particulièrement par Mathieu Lauffray, coutumier du genre.
Même si ce quatrième tome s’éloigne de beaucoup des codes du genre « piraterie », le glissement dans l’univers fantastique se fait avec tellement de logique et de subtilité que vous n’en serez pas choqués, promis.
Placer Long John et ses pirates dans ce monde sous-terrain mythique, d’effroi et de démesure est un coup de maître. Dorison et Lauffray ne pouvaient pas imaginer terrain plus hostile et inadapté pour leur groupe de pirate. Chahutés et portés par ce lieu extrême et baroque, leur aventure n’en est que plus belle, plus haletante et plus dense !

De la structure et de l’émotion.


A la fin du troisième tome, Dorison et Lauffray nous avaient laissés au moment ou « tout est perdu’. Face à ce mur (perdus dans la jungle, sans ticket de retour), Long John et sa fine équipe vont devoir puiser des ressources en eux-même. C’est le temps du changement émotionnel qui permet de surmonter l’obstacle, en se transformant de l’intérieur. Pour que chaque personnage grandisse, le groupe se scinde. Vivian rejoint son terrifiant mari, Long John comprend que le trésor n’est pas une fin en soi et Linsey se découvre lui-même. Autant de personnages aux destinées particulières et complexes que Dorison et Lauffray développent parallèlement, sans jamais nous perdre.
Malgré toutes ces histoires personnelles, les auteurs n’en oublient pas l’aventure. Dans cette fuite en avant qui accélère constamment, ils restent attentifs aux émotions de leur personnages. Les quêtes intimes prennent la place nécessaire, sans gêner les scènes d’action. Quelle maitrise !
C’est certain, Lauffray et Dorison étaient fait pour travailler ensemble, apprendre à s’écouter et collaborer pour donner le meilleur d’eux même.

Coté dessin


Lauffray est pour moi, un des meilleurs dessinateurs de BD contemporaine. Son style lâché, énergique, toujours en mutation, est expressif, en restant lisible. Au service de la narration, Mathieu se permet des délires graphiques grandioses et sublimes, que peu de dessinateurs tenteraient. Mais ce qui le rend exceptionnel, ce n’est pas sa virtuosité, mais sa capacité à remplir son dessin de « sensible ».
En empathie avec ses personnages, il transfère leurs émotions dans son trait. Tordues, défigurés, hurlantes ou apaisées, ces cases n’en sont que plus humaines.

Pour résumer


Ouf, Quel coup de poing au ventre ! Rarement, j’avais attendu une suite une fin avec autant d’attentes et d’espérance. Et je ne suis vraiment pas déçu !
Avec Guyanacapac, Lauffray et Dorison nous invitent dans un spectacle « Grand Public » (dans le sens noble du terme). Scénario à 4 mains parfaitement maîtrisé, émotions toujours présentes, beauté visuelle à couper le souffle et un ton totalement inattendu, Long John Silver T4 est une de série BD idéale, un hymne scénaristique et graphique à la collaboration de deux grands auteurs. Bravo !


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