Ce n’est pas du patrimoine des élus dont il s’agit ici, mais celui des millions de français dont le le microcosme médiatique ne dit pas grand chose.
« 40 % de la population dispose de 2 % de l’ensemble du patrimoine selon l’enquête 2010 de l’Insee, 10 % en détient près de la moitié. Le patrimoine brut (endettement non déduit) moyen des 10 % les plus fortunés vaut 1,2 million d’euros, soit 920 fois celui des 10 % les moins fortunés, 1 350 euros… »
Bon ben voilà. Des statistiques dignes d’une république bananière.
« Le patrimoine net (dettes déduites) médian 1 s’élève à 113 000 euros. Une donnée qu’il faut utiliser avec précaution : il s’agit du patrimoine toutes générations confondues, et l’on sait que la fortune augmente nettement avec l’âge. Entre 30 et 39 ans, le patrimoine net moyen est inférieur à 50 000 euros, quatre fois moins que passé la cinquantaine.
Les inégalités de patrimoine entre milieux sociaux sont très importantes. Le patrimoine net médian des ouvriers non-qualifiés est de 5 500 euros. L’ensemble des employés et des ouvriers (la moitié de actifs) possède un patrimoine médian inférieur à 30 000 euros. Les cadres supérieurs disposent d’un patrimoine net médian sept fois plus élevé (214 000 euros). Chez les non-salariés, les patrimoines médians sont beaucoup plus importants du fait de la fortune professionnelle, autour de 500 000 euros pour les professions libérales et les agriculteurs, mais les écarts sont encore plus forts que pour les salariés.
Entre 2004 et 2010, les 10 % des ménages les plus fortunés ont vu leur patrimoine moyen augmenter de 400 000 euros, de 840 000 à 1,2 million d’euros, + 47 %. Les 10 % des ménages les moins fortunés ont gagné 114 euros (de 1 237 à 1 351 euros), soit + 9 %. Le patrimoine des ménages de la tranche située entre 40 et 50 %, a progressé de 36 000 euros, un gain de 45 %.
En 2004, la fortune des 10 % les plus riches était 680 fois plus élevée que celle des 10 % les plus pauvres, l’écart était alors de 840 000 euros. En 2010, c’est 920 fois plus et la différence est de 1,2 million d’euros. Au cours des six dernières années, les écarts entre les fortunes se sont creusés alors qu’entre 2008 et 2010 la valeur des actions a chuté. Deux raisons principales expliquent ce phénomène : la hausse des écarts de revenus (qui permettent d’épargner) et celle des prix de l’immobilier.
Ces patrimoines économiques, en se transmettant de génération en génération, assurent la reproduction des inégalités dans le temps. Contrairement à une idée reçue, les ménages ayant une fortune élevée et peu de revenus restent très rares. Le patrimoine constitue une accumulation de revenus dans le temps. Malheureusement, les écarts de fortune restent méconnus : les enquêtes de l’Insee sur ce sujet n’ont lieu que tous les six ans.
- 1.Il sépare les ménages en deux : la moitié possède moins, la moitié possède plus. »
Source: Centre d’Observation de la Société