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Marine Le Pen, absente dans les conflits sociaux, omniprésente dans les médias

Publié le 04 mars 2013 par Lepinematthieu @MatthieuLepine

Même lorsqu’elle n’a rien à dire, Marine Le Pen peut compter sur les médias pour lui donner un rôle à jouer dans l’actualité. Ces derniers jours, c’est le Journal du dimanche qui a remporté la palme. L’hebdomadaire a publié dans ses colonnes les résultats d’un sondage plaçant la présidente du Front national en deuxième position parmi les femmes politiques préférées des français. Après avoir été proclamée par ces mêmes médias représentante en chef du monde ouvrier, garante des valeurs républicaines, la voila propulsée dans le groupe de tête des figures politiques les plus populaires. L’imposture médiatique se poursuit donc autour de l’ex candidate à la présidentielle. Pire, elle semble malheureusement prendre de l’ampleur. Pourtant sur le terrain, aux côtés des travailleurs en lutte comme dans la rue, Marine Le Pen est aux abonnés absents.

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Marine Le Pen, l’élu des médias

La présidente du Front national a un avantage sur beaucoup de politiques, elle n’a pas besoin de se manifester pour qu’une partie des médias se décident à lui donner une place centrale dans l’actualité.   Le FN est en effet l’un de ces rares partis qui ne pénètre chez les français que par le biais de la télévision, de la radio ou de la presse. Inutile pour lui de dépenser des sommes folles dans la communication, une partie des médias s’en charge déjà.

Ces dernières semaines, la députée européenne est particulièrement présente sur la scène médiatique. Le 13février dernier, le site de BFM à travers un article intitulé, « Le Front national plus rouge que Mélenchon », intensifiait la propagande frontiste sur les supposés liens grandissants entre le parti d’extrême droite et le monde syndical. On pouvait y lire que de plus en plus de syndicalistes étaient séduits par le discours de la fille Le Pen. N’étant pas à une ignominie prêt, l’auteur de l’article se permettait même de conclure : « Mélenchon / Le Pen, même combat ? »

Le 22 février, moins de trois mois après son dernier passage dans l’émission, Marine Le pen était l’invité vedette de Des paroles et des actes sur France 2. Elle a pu profiter de presque trois heures d’antenne pour jouer, une fois n’est pas coutume, la carte de la victimisation et pour poursuivre la vulgaire campagne de dédiabolisation de son parti.

Trois jours plus tard, le Parisien consacrait sa une au parti d’extrême-droite en titrant « Le FN à la conquête de nouveaux territoires ». A l’intérieur, on pouvait trouver un dossier complet au sujet de la stratégie adopté par le clan Le Pen pour les municipales de 2014. Là encore, on retrouve la victimisation : « Nous partons tôt parce que nous n’avons pas les mêmes moyens que les autres » (M. Le Pen). La dédiabolisation : « les temps changent », Marine Le Pen « aspire vraiment, elle, « à prendre un jour le pouvoir » ». Et la séduction : « le contexte lui est favorable », « Marine Le Pen privilégie les zones rurales et périurbaines, des secteurs souvent en difficulté »…

Dimanche,  le summum était atteint avec la publication en une du JDD d’un sondage faisant de Marine Le Pen la seconde femme politique préférée des français derrière Christine Lagarde. Si les médias avaient pour ambition de lui ouvrir la voie royale pour les prochaines échéances électorales, ils ne s’y prendraient pas autrement…

En dehors des opérations de communication, Marine Le Pen brille par son absence aux cotés des travailleurs en lutte

La complaisance des médias envers la présidente du Front nationale est grandissante. Elle est cependant d’autant plus incompréhensible que l’absence de celle-ci aux cotés des travailleurs en lutte est manifeste.

PSA, Virgin, ArcelorMittal, Fralib, Goodyear et tant d’autres, les salariés en lutte sont aujourd’hui malheureusement légion. On pourrait penser qu’un parti comme le Front national qui s’autoproclame premier parti ouvrier de France serait en première ligne pour les défendre. Et pourtant…

Le 22 février dernier, accompagnée d’une cohorte de journaliste, Marine Le Pen, tracts en mains, se présentait aux portes de l’usine PSA de Sochaux (Doubs). Cette opération de communication, largement relayée par les médias, avait pour but d’amplifier la propagande frontiste. En se montrant à la sortie d’une usine la présidente du Front national pense pouvoir séduire, ou plus précisément tromper, les ouvriers de France.

Cependant personne n’est dupe. Il y a quasiment un an jour pour jour (janvier 2012), elle se présentait à la sortie de la même usine, avec le même discours populiste, accompagnée des mêmes journalistes… Mais les caméras parties, l’eurodéputée ne brille plus que par son absence.

Où était le Front national lorsque le 6 février dernier les salariés belges, luxembourgeois et français d’ArcelorMittal manifestaient devant le Parlement européen ? Où était-il lorsque le 9 janvier dernier les salariés de Virgin Megastore se rassemblaient sur les Champs-Elysées afin de sauver leurs emplois ?

Je ne me souviens pas non plus avoir vu Marine Le Pen descendre dans la rue aux cotés des syndicalistes poursuivis en justice. Lors du meeting organisé par les « PSA » début février, bon nombre de représentants politiques étaient présents à l’appel de l’intersyndicale, mais pas la présidente du Front national !

Le Front de gauche organise des meetings de soutien, descend dans la rue, fait signer des pétitions, circuler les caisses de grèves pour soutenir les salariés en lutte. Les chiens de garde du système préfèrent garder cela sous silence. Mais concrètement, qui sont ceux que l’on trouve aux côtés des travailleurs ?


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