-illustration source: Toile- Au moment ou des fachos (pour la saison) récupèrent de plus en plus le combat d'une France eau bénite et intégriste avec le soutien à peine dissimulé et fortement intéressé de quelques baronnets de la droite dé très complexée, Martine Gozlan journaliste à Marianne a publié dimanche dernier sur son blog "Télégrammes d'Orient" l'article qui suit:
"Des commandos de manifestants anti-mariage homosexuel
ont traqué la journaliste (Caroline Fourest n.d.c). tout au long de la journée du samedi 13 avril
où elle était invitée aux débats du Nouvel Obs à Nantes. Cernée,
insultée, agressée, elle a été exfiltrée par la police mais la même
violence l'a poursuivie jusqu'à Paris. Pourquoi tant de haine? Pourquoi
elle, encore et toujours?
Ils l'ont traquée toute la journée, ce samedi 13 avril où elle intervenait à Nantes aux débats du Nouvel Observateur.
Traquée, cernée, insultée, de la salle d'où elle a dû être exfiltrée
jusqu'à la gare, jusqu'aux wagons, jusqu'à Paris où d'autres
l'attendaient. Sans la protection de la police, elle ne sait pas ce qui aurait pu se passer. « Au moins les opposants à la loi ont-ils montré leur vrai visage! » affirme-t-elle crânement, en pleine tempête.
Caroline Fourest fait toujours front, de ce beau front qui exaspère
tant les imbéciles parce qu'on y lit tant de raison gardée face à la
forêt hagarde des déraisons. De quoi la haine anti-Fourest
est-elle le nom? Qu'est-ce qui, dans cette jeune femme obstinée,
déclenche les fureurs conjointes des anti-mariage homosexuel, des
islamistes, salafistes ou non, de l'extrême-droite et de tous les
extrêmes en général? Empêchée de parler, agressée,
Caroline l'est sans cesse, de Nantes à Bruxelles, de Civitas à la fête
de l'Huma et à toutes les scènes sur lesquelles se ruent les ennemis
multiples de la parole claire. Que veulent-ils faire taire en elle? Le discours limpide de la « dernière utopie »,
son ode à l'universalisme (Grasset) , son analyse impitoyable des
obscurantismes religieux, son refus de céder aux sirènes du compromis
qui enchantent tant de ceux qui sont pourtant de sa rive politique, à
gauche? Que veulent-ils écraser dans cette silhouette qui
court plus vite que leur fureur et, chaque fois, malgré les crachats,
les cloue dans leur bêtise dangereuse d'un salut narquois? A coups de documents, d'enquêtes- de Tariq Ramadan à Marine le Pen- de livres-clés, de la télévision avec ses récents " réseaux de l'extrême » à son blog du Huffington Post (il lui ouvrit ses colonnes après son étrange éviction du Monde
l'été dernier), Caroline Fourest est devenue l'intellectuelle
française engagée en un temps où l'heure est aux salons goinfrés de
narcissisme désengagé. Disons-le clairement: ils la haïssent tous parce qu'elle est femme et ose penser à l'heure du grand bond en arrière.
Parce qu'elle ose dire leurs quatre vérités à des gens qui, tout en se
haïssant les uns les autres (les islamistes, l'extrême-droite, etc...)
se ressemblent furieusement par les interdictions de penser semées sous
leurs pas. Parce qu'elle est féministe. Parce qu'elle est homosexuelle.
Parce qu'elle dénonce le patriarcat, cette plaie commune à tant de
sociétés dissemblables comme le souligne avec justesse notre ambassadeur
aux droits de l'homme François Zimeray. Ils la haïssent
parce que plus ils l'attaquent, plus on la voit. Parce que, tant pis
pour eux, sa parole passe de mieux en mieux. Parce que Caroline Fourest,
n'en déplaise à ceux qui se hurlent les représentants de différents
courants pseudo-populaires, est très simplement et très clairement
populaire. Personnellement, je l'ai connue lors de la
désormais lointaine et pourtant si actuelle affaire Tariq Ramadan où
tous les plateaux télévisés nous vendaient alors pour musulman
cartésien un expert en manipulation de mirages obscurantistes.
Notre plus récent échange, c'est autour de l'histoire d'Amina, la
jeune Femen tunisienne qui s'est dressée avec un courage inouï contre
toute sa société. Là-dessus, toutes les féministes et leurs alliés ont
commencé à pincer les lèvres: « Les Femen, pouah! »
Justement ,Caroline venait de leur consacrer un reportage avec la
cinéaste tunisienne Nadia el Fani (une héroïne elle aussi, menacée de
mort dans son pays si beau pourtant , depuis qu'elle a tourné « Laïcité Inch Allah. » Mais Caroline, pas plus que Nadia, ne siffle« Pouah...attention...doucement! » quand la liberté s'habille ou se déshabille des armes du temps. La vérité nue, voilà ce qu'elle regarde en face. Continue Caroline, bien qu'on ait pas besoin de te le dire, tes amis sont avec toi."
-photo source Toile-
Sur Couleurs d'Aencre, nous l'aimons bien Caroline pour tous ses combats particulièrement documentés et intelligents contre l'obscurantisme et nous tenons aujourd'hui plus qu'hier à lui apporter notre très cordial et fraternel soutien...