Rick et sa bande sont en prison pour échapper aux zombies … mais ce n’est pas le seul problème qui les attend dans cette 3e saison de Walking Dead sous haute tension.
Si nous avions été déçus par une seconde saison au rythme bancal, les derniers épisodes menés par Glen Mazzara (débarquant alors l’estimable Franck Darabont au passage) nous rassuraient sur l’avenir de la série, multipliant les instants dramatiques et d’adrénaline dans un final aussi surprenant qu’attendu. Et pour cause, le nouveau showrunner sait d’avance que nous arrivons à un point crucial de la série où les personnages seront plus que jamais en danger et où les zombies ne seront pas la menace la plus directe. Les lecteurs du comic book attendaient ce moment avec impatience, ils vont être servis.Nous en avions eu un aperçu en fin de saison 2, Rick s’est maintenant imposé comme chef de groupe, que ça plaise ou non aux autres et apparemment, cela leur a plutôt servi car ils ont tenu des mois sans catastrophe. Nous les retrouvons donc maintenant bien entrainés à tuer du zombies, loin des personnages effrayés et pleurnichards des 2 premières saisons. Sur leur chemin, ils vont trouver une prison, lieu idéal pour rester en sécurité dans ce nouveau monde brutal. Et même si en prendre possession ne sera pas tâche aisé face à ceux qui y ont déjà élu domicile, ce n’est rien face à la menace qui les attend venant du village voisin dirigé par un certain Gouverneur où Andrea et la nouvelle venue Michonne trouvent refuge.
Avec de nouveaux lieu, de nouveaux enjeux et de nouveaux personnages, Walking Dead retrouve ici un nouveau souffle mais impose surtout dès les premiers épisodes une véritable tension en n’hésitant pas à sacrifier des personnages que l’on pensait voir vivre (un peu) plus longtemps. Fidèles au comics dans le ton et dans les rapports entre les personnages, les scénaristes arrivent toujours à nous surprendre en prenant un chemin différent, pas forcément aussi trash mais toujours intéressant.
Cette saison n’aura pas été tendre avec les personnages et évidemment, c’est Rick qui prend le plus cher et qui va vite perdre la tête. Du coup, son discours à la fin de la saison 2 va devenir de plus en plus difficile à assumer face aux disparitions qu’il va connaitre. Petit à petit, il va s’effacer et c’est alors que les autres personnages vont chacun leur tour prouver leur valeur. Ainsi, Carl va prendre de l’assurance sans devenir un gamin « tête à claque» que l’on pourrait redouter et la prochaine saison sera difficile pour les rapports entre le père et le fils.
Mais cette saison est aussi l’occasion de se pencher sur les autres personnages du groupe et de fouiller leur caractère. Des épisodes sont ainsi plus particulièrement consacrés à Glenn et Maggie, Andrea ou même encore Merle qui fait ici son grand retour pour affronter son frère. Ils vont alors révéler leurs forces ou leurs faiblesses pour que l’on s’attache encore plus à eux. Mais c’est aussi l’occasion de découvrir l’énigmatique et redoutable Michonne terriblement fidèle à la BD.
Mais celui qui va maintenir toute notre attention, c’est bien entendu le Gouverneur, charismatique leader de la ville barricadée de Woodbury. Traité assez différemment de la BD par le comédien David Morrissey pour finalement arriver au même degré de folie, il se révèle à chaque épisode plus brutal et violent et les scénaristes ont bien compris qu’il serait difficile de se passer d’un tel personnage.
On peut également saluer le travail des scénaristes qui n’ont pas chômé cette saison avec 4 épisodes supplémentaires. Et même avec cet allongement à un total de 16 épisode, impossible d’y trouver un moment de creux ou un épisode vraiment inutile. En effet, la pression est constamment de mise et les affrontement entre Woodbury et la bande de Rick sont régulièrement de bons moments de tension. Évidemment, certains épisodes sont parfois plus calmes pour explorer les personnages et les conséquences des moments plus intenses qui ont précédé mais jamais nous n’avons de manque avec ce rythme parfaitement géré.
Finalement, le seul défaut de cette saison qui se sera révélée riche en rebondissements et sacrément intense pour tous les personnages, c’est peut-être le dernier affrontement. En effet, l’attaque du Gouverneur contre la prison était attendue comme un moment aussi épique que la prise de Fort Alamo et sera tout compte fait balayée en 5 minutes. Mais ce manque de bataille sera compensé par l’émotion que la série arrive enfin à trouver lors de la disparition inévitable de l’un des personnages. Et devant l’épilogue de cette saison, on se dit également qu’avec le contexte en place et les personnages restant, la série pourrait bien s’éloigner encore du comics et devenir alors de plus en plus imprévisible. Une chose est sûre, le défi est grand pour arriver au niveau de cette saison sans tomber dans la redite.