Tout sur l’objectif Champions League

La Champions League vous manque? C’est normal, c’est un sentiment partagé par toute la planète Milan. En plus d’être la plus prestigieuse, cette compétition est vraiment un must au niveau sportif et du prestige, mais aussi une nécessité au niveau financier, sans oublier la compétitivité du football italien en général. Finalement tout est très lié. Pas encore convaincu? Alors lisez ce qui suit avec grande attention. Il en va du futur de l’AC Milan et du Calcio en général.

Commençons tout d’abord par le plus important et ce qui intéresse le plus les tifosi : l’aspect sportif. Il n’y a pas besoin de présenter la Champions League. C’est le top du foot européen et même du football mondial. Pour les tifosi, il n’y a rien de plus beau que de vivre des émotions uniques lors des grandes soirées de Champions League qui proposent souvent matches qui écrivent l’histoire du football. C’est la compétition à laquelle tous les clubs et joueurs européens voudraient participer, et surtout gagner. Y participer veut dire faire partie de l’élite. Sur cela, on ne peut qu’être d’accord avec notre future présidente Barbara Berlusconi : « Milan est depuis toujours un club à vocation européenne et devra continuer à l’être. Etre en Champions League ne veut pas dire la gagner à chaque fois, mais au moins la disputer chaque année. Sans cela, on ne peut pas être satisfaits » Il n’y a rien de mieux pour le prestige et pour l’image d’un club. Qui dit image, dit visibilité, sponsors et par conséquent argent.

Ainsi, pour joindre l’utile (et même le nécessaire!) à l’agréable, on en vient à l’aspect financier. Au total, la participation à la Champions League rapporte environ 30M d’euros. La seule participation à la phase de groupes rapporte 9M. A cela, il faut ajouter les primes liés aux résultats : une victoire vaut 1M, un match nul 0,5M. La qualification en huitièmes de finale vaut 3,5M. Ainsi, cette saison, avec deux victoires et deux matches nuls Milan a empoché 15,5M (9 + 3,5 + 2 + 1) uniquement en primes UEFA auxquelles il faut ajouter les recettes provenant du market pool. Ce terme bizarre est en fait un genre de pot divisé par pays, avec des recettes de droits TV. Et donc paradoxalement, moins il y a de clubs italiens, plus Milan empoche… Cette saison, le market pool a rapporté 10M à Milan. Soit un total de plus de 25M d’euros auxquels il faut ajouter les recettes de stade, les bonus des sponsors, des meilleures ventes de produits… Et quand on sait que pour seulement Milan – Barcelone, les recettes s’élevaient à plus de 5M d’euros… la Champions League vaut son pesant d’or. Pour info : ceux qui vont en quarts bénéficient de 3,9M (à la place des 3,5M, pas en plus!). Pour les demi-finalistes, ça grimpe à 4,9M. Les finalistes ont 6,5M. Et le grand gagnant a 10M en plus. En d’autres termes, si Milan avait remporté la Champions League, rien que les primes UEFA dépasseraient largement les 40M. Mais si on en revient à la réalité, il faut bien se rendre compte qu’en passant par les préliminaires de Champions League, les 20-25M minimum ne sont pas garantis avant la fin du mois d’aout… c’est assez handicapant pour le mercato.

Ensuite on arrive au fameux ranking UEFA. Autant annoncer la couleur tout de suite : l’Italie n’est pas au mieux. La saison prochaine, mais aussi la saison 2014 – 2015, l’Italie n’aura que trois places qualificatives en Champions League car l’écart (grandissant) avec l’Allemagne est trop grand pour être comblé en deux ans, même dans le meilleur des cas (pour les Italiens)! Autant dire qu’on peut oublier la quatrième place pour la saison 2015 – 2016 également. En chiffres, l’Italie est 4° avec un coefficient de 64.147, derrière l’Espagne (87.739), l’Angleterre (81.963) et l’Allemagne (78.186). De plus, ces trois pays vont encore gagner des points puisqu’ils ont encore des clubs en Champions League ou en Europa League. Il y a seulement deux points positifs (si on regarde le verre à moitié plein) : cette saison, l’Italie a légèrement creusé l’écart par rapport aux poursuivants (mais attention au Benfica qui peut faire remonter le Portugal) et l’écart 7° (celle qui qualifierait seulement les deux premiers!) est grand. Voici le classement complet.

Aspect sportif, financier et ranking UEFA montrent à quel point la Champions League est importante pour l’AC Milan et pour l’Italie. D’ailleurs, pour le pays tout entier, ce serait plus intéressant de voir Milan participer à la Champions League car l’autre candidat principal (la Fiorentina) a un très petit coefficient, ne serait donc pas tête de série et pourrait affronter le 4° de Premier League par exemple en préliminaires (un peu comme l’Udinese qui avait pêché Arsenal et avait tout de suite été éliminée). On le savait déjà, mais cette fin de saison est extrêmement importante pour l’AC Milan, qui a besoin d’une qualification en Champions League pour pouvoir continuer à développer (voire accélérer) son projet. Pour pouvoir se rapprocher peu à peu du niveau du top européen, Milan doit participer chaque année à la Champions League. La troisième place devient cruciale.

Après avoir laissé passer sa chance de se rapprocher de la seconde place, Milan doit absolument défendre sa troisième place. La prochaine rencontre face à la Juventus est capitale. Malheureusement, l’équipe d’Allegri a montré quelques signes de fatigue lors des derniers matches. Une fatigue physique et mentale tout à fait logique après le parcours réalisé par les Rossoneri cette saison. Tout peut encore arriver lors des 6 dernières journées et compte tenu du contexte, Milan pense avant-tout à défendre sa précieuse place sur le podium. Ce n’est pas le moment de lâcher. Car l’objectif Champions League a une place trop importante dans le projet du nouveau Milan basé sur l’autofinancement et qui prévoit une équipe construite grâce à la formation de champions « faits maison », complétée par l’arrivée de top players, comme l’a annoncé notre Lady B : « Le club a beaucoup changé parce que le foot a évolué. On a salué des grands champions mais on a décidé de miser sur les jeunes, avec des finances saines et des couts raisonnables. On n’a pas pour autant renoncé à notre mission. On ne renonce pas aux top players, au contraire. On réorganise la société pour avoir plus de finances à investir sur des grands champions. Cependant, il est tout aussi important pour nous d’avoir un excellent centre de formation pour créer nos propres champions » Ainsi, dans le futur, avec une équipe déjà bien construite et compétitive ainsi qu’une gestion raisonnable, Milan pourrait se passer exceptionnellement d’une saison en Champions League. Mais aujourd’hui, en tout début de cycle et avec une équipe à renforcer, l’AC Milan a un besoin vital de cette qualification en Champions League.