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Mariage pour tous: les derniers soubresauts anecdotiques

Publié le 19 avril 2013 par Juan
Mariage pour tous: les derniers soubresauts anecdotiques
Hollande et Valls débarquent à l'improviste à Roissy "inspecter" le dispositif Vigipirate sur le terrain. Le double attentat, lundi soir, à Boston, n'est y pas pour rien dans la démarche. Du temps de Sarkofrance, notre ancien monarque et ses ministres de l'intérieur successifs adoraient déclencher quelques arrestations d'islamistes présumés, ou nous effrayer d'alertes d'attentats imminents sur les ondes radiophoniques. Cette fois-ci, le jeu y ressemble mais la visite est plus calme. Il s'agissait de montrer qu'ils étaient là.
La Vème République entraine Hollande à personnaliser davantage son action. Jean-Marc Ayrault gouverne davantage que Fillon ne l'a jamais fait en 5 années de sado-masochisme sarkozyen. Mais la période use et abuse, nonobstant les couacs et erreurs du premier ministre lui-même depuis son entrée en fonction. Son exercice radiophonique cette semaine, mercredi matin sur France inter, fut à cet égard mitigé. Ayrault tenta d'affirmer sa détermination, pour invoquer ensuite la spécificité des réformes économiques qu'il menait - "sans clivage ni violence".
Bal tragique à l'Assemblée
Pourtant, à l'Assemblée le même jour, le spectacle est, à l'inverse,  tout en ébullition et dérapages. Quelques UMPistes survitaminés dérapèrent joliment sur la dernière lecture du projet de loi sur le mariage pour tous. Ainsi le député UMP Philippe Cochet qualifia-t-il d'"ignominieux" le comportement des ministres. Pour enchainer ensuite sur pire: "Vous êtes en train d'assassiner des enfants".
"Assassiner" ? Le député s'excuse quelques instants plus tard.
Qu'avaient donc fait nos ministres pour provoquer pareil débordement ? Christiane Taubira avait lâché quelques citations. Et une leçon, simple et pourtant apaisante: «Avec le temps, celles et ceux qui n'osent pas aujourd'hui entrer dans ce texte pour être confronté-e-s à la vérité de ce texte, réussiront à se poser. Dans l'apaisement, ils consentiront à ces autres qui ne les privent de rien et qui demeurent leurs frères et sœur en citoyenneté. Nul n'affirme son humanité au détriment d'autrui. Nul ne peut ouvrir son avenir en brouillant celui des autres».

Débat à l'Assemblée : "Vous êtes en train d... par lemondefr 
 
La France est crispée. Mais l'attention est divertit vers des crispations anecdotiques. Après la pathétique confession télévisuelle de Jérôme Cahuzac qui agita mardi le landernau, voici que les activistes les plus violents, dans les tribunes ou dans la rue, contre le mariage pour tous attirent regards et commentaires. Leur crispation est pourtant anecdotique même si elle est donc violente.
Réacs anecdotiques
Comment qualifier autrement cette agitation qui saisit une fraction ultra-minoritaire du pays  ? Anecdotique. Que des centaines de milliers d'opposants manifestent, heureusement dans le calme pour leur plus grande majorité est une chose. Mais ce n'est plus de cela dont il s'agit. Avec les outrances verbales, il y a aussi la violence, comme mardi soir à Paris. Les manifestants prétendument pacifistes balancent pierres et bouteilles contre les CRS. Deux journalistes sont agressés par quelques sbires d'extrême droite. A Lille, un bar gay est attaqué. A Lyon, des "Jeunes nationalistes", marionnettes réacs mais dangereuses, déboulent dans une permanence locale du parti socialiste aux cris de "La France aux Français bleu-blanc-rouge"
On nous abreuve et nous abuse de ces images d'excités anti-mariage gay. Le Monde, habituellement plus calme et distant, offrait une double page de tribunes pour débattre de la "radicalisation à droite" ce jeudi 18 avril. On pouvait y lire Béatrice Bourges, porte-parole spontanée de l'horrible Printemps Français expliquer que les #ManifPourTous était "une révolte d'avant-garde", une "insurrection des consciences". On nous décrit quelques portraits de ces hurluberlus réactionnaires à longueur d'articles comme s'ils étaient les héritiers d'une nouvelle révolte.
Où étaient-ils quand un chômeur s'immola devant une agence de Pôle Emploi en février dernier ?
Où étaient-ils ?

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