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Psychothérapie

Publié le 17 avril 2008 par Dunia

Plus de mal que de bien

J’ai commencé une psychothérapie au début de l’année, espérant qu’elle me donnerait la force  d’affronter les bipèdes et le monde merdique qu’ils ont construit, souhaitant secrètement que je parviendrai -peut-être- à changer et d’être ainsi plus positive, plus ouverte, moins stressée par ce qui m’entoure, voire même devenir -peut-être- assez égoïste pour m’en foutre de tout! J’espérais qu’une thérapie me donnerait assez de force pour m’introduire dans l’insupportable -pour moi du moins- petit milieu fermé, élitiste, des auteurs suisses, sans lequel il est impossible d’avancer en littérature dans cette région. Par avancer, j’entends avoir une certaine reconnaissance des gens “autorisés à penser” sur le sujet. J’espérais acquérir de l’assurance, du détachement, des envies de me battre parmi les brutes, qu’elles s’agglutinent dans le milieu de la rue où dans les sphères intellectuelles.

Dans un premier temps, ma psy m’a beaucoup remontée. Hélas, comme à chaque fois que j’entreprends une thérapie, très vite elle m’a fait plus de torts que de bienfaits, et comme je suis vaguement obsessionnelle et rancunière, le tort qu’on me produit me ronge longtemps.

Mon différent avec ma psychiatre: elle ne m’a pas reconnu en tant qu’individu créatif, un auteur, un artiste, un chercheur d’âme à tendance philosophe pour qui la création ainsi que la recherche de la raison d’ETRE de manière intensive au quotidien, se révèle vitale. Son projet: me gaver de neuroleptiques et de médicaments divers, afin que fonctionne en société en exécutant le genre de travail qui me rend malade de maux de têtes, de vomissements et d’anorexie, genre vendeuse ou ouvrière, et d’abandonner ma créativité, ma curiosité et mon cerveau analytique à de restreints loisirs. J’ai le plus grand respect pour les vendeuses et ouvrières, d’autant qu’elles accomplissent un travail et des doubles, ou triples journées, que je suis incapable d’accomplir, mon état nerveux ne supportant pas le moindre stress, mais franchement NON, je ne veux pas de cette vie là! Plutôt la mort! D’ailleurs j’estime que me mettre devant un peloton d’éxécution s’avérerait plus rapide et me causerait moins de souffrances. Hier, j’ai eu la visite de Madeleine et d’Angèle à la fois. Au bout d’un certain temps, j’ai fini par mettre Madeleine à la porte car je n’en pouvais nerveusement plus. Heureusement, il y a assez de respect et d’amitié entre nous pour qu’elle ne m’en tienne pas rigueur, d’autant qu’étant elle-même bipolaire, elle sait ce qu’est avoir une soudaine crise de raz-le-bol, de fatigue où d’irritabilité. Mais après son départ j’étais physiquement et psychiquement à ramasser à la petite cuillère. Et là, il s’agissait de la visite d’une amie que j’apprécie et avec qui je m’entends bien. Imaginez que je sois contrainte de me confronter à l’intimidation de chefs à petit esprit, à l’envahissante amitié de collègues à qui je n’ai rien à dire, car leur vie et la mienne se révèle généralement si différente, que pour ne pas passer pour une orgueilleuse qui se la pète, et devenir ainsi leur souffre-douleur, je suis obligée de laisser au vestiaire ma personnalité afin d’entrer en contact avec eux, et de plus à la pression d’un travail harassant que j’abhorre! L’horreur! Honnêtement, à moins de me transformer en zombie, je n’entrevois pas comment je pourrais y parvenir, or l’idée de me bourrer de drogues diverses afin de me soumettre aux exigences de notre société, ne m’emballe guère. Ma psy m’aurait fait miroiter un avenir de création, d’écriture, et de prix littéraires -je ne fantasme pas sur ce genre de distinction, cependant cela correspondrait d’avantage à ce que je pense être- je n’aurai pas hésité à avaler sa pharmacopée, mais si la seule chose qu’un psychiatre me propose c’est d’endormir ma créativité, afin de me transformer en robot producteur de pièces détachées, alors là, effectivement, il se trouve face à un mur. Ma psychiatre m’a donc plus ou moins traitée de parasite social qui refuse de se soigner et de s’intégrer. Pas en ces termes, mais presque. C’est bien ce qu’elle voulait dire!

Voilà comment je me retrouve dans un état psychique pire qu’avant le début de ma thérapie, car naturellement, j’ai beau me dire, rabâcher, que mon ex-thérapeute n’est qu’une vieille conne catho qui doit voter pour l’extrême droite, elle a tout de même réussi à me culpabiliser de n’être point faite comme tout le monde, ou du moins comme la société prévoyait que je sois. Du coup, je fais de la résistance à tout ce qui est psy de près ou de loin, à en oublier d’avaler ma dose de Prozac quotidienne qui, depuis quelques semaine, est devenue ma dose d’antidépresseur bi-mensuelle. Autant dire qu’avec cette manière de me soigner, je suis à bout de nerfs, fatiguée, irritable avec une tolérance aux bipèdes qui doit frôler le zéro.

Vive mon chien, mes cochons d’Inde et mes petits rats chéris, qui me permettent des contacts reposants et non conflictuels avec des êtres vivants.


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