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Stéphane Zubar : « Je suis passé de Porsche Cayenne à Twingo » (2/2)

Publié le 19 avril 2013 par Yannc83

Stéphane ZubarSous contrat avec Bournemouth (D3), Stéphane Zubar (26 ans) nous parle dans cette deuxième partie de son aventure anglaise, démarrée il y a bientôt trois ans à Plymouth, alors en plein marasme financier. Devenu amoureux des Pilgrims, le Guadeloupéen attend impatiemment de revenir sur les terrains la saison prochaine suite à une blessure au genou. Que ce soit en Angleterre ou en France.

Avant de t’engager à Plymouth, avais-tu entendu parler des problèmes financiers du club ?
Du tout (rires). Les deux premiers mois : nickel ! Puis, le club est parti en « administration » (redressement judiciaire). Sur les 24 clubs du championnat, il a fallu que je signe là où il y avait des soucis d’argent. Mais je me suis concentré sur le football et ça s’est super bien passé personnellement.

J’ai lu que vous ne touchiez que 10 ou 20% de votre salaire mais que vous avez donné cet argent aux employés du club. Est-ce vrai ?
Oui, on avait décidé de donner le peu d’argent qu’on touchait aux employés du club, car ils n’avaient rien touché depuis des mois. On savait qu’on récupérerait notre argent avec la PFA (ndlr, Professional Footballers’ Association).

Vu que Valsui ne t’avait pas payé pendant des mois, as-tu connu de vrais problèmes d’argent ?
Ben, je suis passé de Porsche Cayenne à Twingo (rires). Mais j’ai appris le football anglais ici. Jamais je n’oublierai Plymouth, c’est mon club de cœur en Angleterre, même si ça ne plait pas toujours aux fans de Bournemouth. Je me souviens, quand le club allait très mal, les supporters nous ont payés les déplacements à côté de Newcastle. Respect à ces gens, franchement ! C’est leur club, c’est fou. Je leur dis encore merci pour tout.

Ton histoire devait d’ailleurs continuer avec Plymouth vu que tu étais le seul joueur en fin de contrat à qui le club a proposé un nouveau bail…
Ils m’ont même proposé plus d’argent qu’avant et le capitanat. Mais il y a eu un souci avec le président. Avant le premier match, il vient me voir : « Je te donne ton argent dans les prochains jours. » Il m’en devait beaucoup et je ne pouvais plus continuer comme ça. Ça faisait un an que je jouais gratuitement quasiment ! Je lui ai donné toute la semaine suivante et il n’a rien fait. Je suis donc parti et j’ai signé à Bournemouth (D3) pour la saison. J’ai prolongé ensuite de trois ans et demi car tout se passait bien. Leur projet me plaisait énormément. On m’a dit clairement : « On doit monter à chaque fois dans les deux prochaines saisons. C’est la Premier League qu’on vise. » Ils veulent s’inspirer de Southampton qui était passé de League One à Premier League en deux ans. Ils investissent pas mal d’argent et les structures sont bonnes, donc c’était parfait.

« David James, quand tu vois comme il travaille à 42 ans, surtout après les entraînements, je dis respect ! »

Cette saison, tu n’as joué que trois matchs pour Bournemouth avant d’être prêté à Bury. Que s’est-il passé ?
Je joue le premier match, ça se passe plutôt bien. C’était en Coupe (League Cup) contre une équipe de D4 (Oxford United). On n’a pas pris de but, mais on a perdu aux penaltys (5-3). La rencontre suivante, le coach (Paul Groves) m’a mis sur le banc. Je n’ai pas trop compris pourquoi, mais je n’ai rien dit. Sauf que ça a duré deux mois. Il me refait jouer (contre Walsall le 29 septembre, défaite 1-2) et je suis élu homme du match. Le match d’après, il me met à droite (à Crawley, défaite 3-2), puis sur le banc. Je n’ai plus joué ensuite avec le changement de coach (ndlr, Eddie Howe a été nommé le 12 octobre). Donc j’ai cherché à partir.

Est-ce que la philosophie de jeu de Howe, portée sur des relances courtes et des joueurs techniques, a joué sur ta mise à l’écart ?
C’est peut-être pour ça qu’il ne comptait pas trop sur moi, tu as raison (rires). Il ne veut pas qu’on balance, jamais. Peut-être est-ce à cause de ça, oui. Mais c’est un coach que j’apprécie et on s’entend super bien. Ce n’est pas parce qu’il ne me faisait pas jouer que c’est un con. Il me disait qu’il n’aurait pas aimé jouer contre moi car « je fais mal » (rires). Attention, je ne cherche pas à blesser l’adversaire, mais j’aime m’engager.

Tu as finalement été prêté à Bury (D3) début janvier. Tu es passé d’un des meilleurs clubs du championnat à un des plus petits…
Exactement (rires) ! Bournemouth visait la montée et a refusé que je parte à ,Yeovil et Stevenage car ils jouaient le haut de tableau. Ils m’ont proposé Bury (ndlr, aujourd’hui 24e, les Shakers sont relégués), ça m’allait. Je savais à quoi m’attendre. Ce n’est pas facile pour Bury avec tous les clubs de Manchester et d’à côté comme Bolton, Oldham, Wigan. Puis, j’ai pu jouer et j’ai même élu dans l’équipe type du week-end. Sauf qu’à mon septième match, je me suis blessé au genou. On m’a dit que les ligaments étaient touchés, que j’allais en avoir pour des mois. Mais finalement, j’ai eu de la chance et je serai prêt pour le début de la saison prochaine.

On imagine que ton objectif sera de faire une saison pleine l’an prochain, qu’importe le club.
Voilà ! Il me reste deux ans de contrat à Bournemouth, mais j’ai envie de faire 45 matchs, de jouer tout le temps, pas une demi-saison. Je suis bien en Angleterre, ça me plairait de rester. Je dis souvent que la France me manque, mais quand j’y suis, je me fais chier souvent (rires). Bon, ça fait quatre ans que je suis à l’étranger, donc pourquoi pas avoir l’opportunité de rentrer en France ? Quand je regarde des matchs de L2, je me dis que je pourrais faire quelque chose.

Pour finir, si on te parle de David James, que tu as connu quelques mois à Bournemouth, que réponds-tu ?
Au début, j’étais dans l’habitude de voir Calamity James à l’Equipe du Dimanche (rires). Mais c’est encore un super gardien. Il avait des problèmes avec le coach et il est parti (ndlr, en Islande). C’est un bon mec, cool, même si je n’aime pas trop ses vêtements (rires). Franchement, quand tu vois comme il travaille à 42 ans, surtout après les entraînements, je dis respect ! Il n’a plus rien à prouver mais il continue à se donner. Respect !

Retrouvez la première partie de cet entretien ici : « En Roumanie, j’ai fait 121 jours de mise au vert ! »

Fiche d’identité

Stéphane Zubar – Né le 9 octobre 1986 à Pointe-à-Pitre
Défenseur central/arrière droit
International guadeloupéen

2003/2009 : Caen
Janvier 2007/juin 2007 : Pau (National, prêt – 10 matchs)
Janvier 2008/juin 2008 : FC Brussels (D1 belge, prêt – 11 matchs)
Janvier 2009/juin 2010 : FC Valsui (D1 roumaine – 43 matchs, 1 but)
2010/2011 : Plymouth Argyle (D3 – 33 matchs, 2 buts)
2011/2012 : AFC Bournemouth (D3 – 22 matchs)
2012/2013 : AFC Bournemouth (D3 – 3 matchs)
Janvier 2013/aujourd’hui : Bury (D3, prêt – 7 matchs)


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