Partage d’expérience dans ce billet. J’ai assisté le weekend dernier, avec un groupe de consœurs et confrères coachs, à un séminaire de formation sur la marche et le coaching. Dit autrement, le thème de la journée était : comment coacher en marchant peut s’avérer être une formidable source d’inspiration et de développement pour le client et son coach. Les métaphores sur le cheminement, la destination, les obstacles, les ressources et tout ce qui fait l’accompagnement d’une personne ou d’une équipe, ont foisonné durant cette belle journée. Voici mon témoignage.
Le principe du coaching en marchant est, à première vue, d’une simplicité déconcertante. Je sais marcher, j’ai appris à être coach, donc à priori, je sais coacher en marchant. Et bien, ce n’est pas aussi évident que ça.
Le quatrième élément
Lorsque je suis avec un client, il est de coutume de prendre en compte trois éléments pour être au mieux de l’accompagnement : Le client, le coach et le système que nous formons au niveau relationnel et interactionnel. Avec le coaching en marchant, il y a un quatrième élément à prendre en compte; l’environnement.
Alors OK, l’environnement est déjà largement pris en compte dans tout accompagnement de coaching. C’est même la base si je me réfère à la pyramide des niveaux logiques de Robert Dilts. Plus précisément, dans le coaching en marchant, l’environnement est ce qui entoure le binôme client/coach et qui, de fait, est en perpétuel changement (le paysage, le dénivelé, le sol, les zones d’ombre ou de lumière, les passages délicats, etc.).
Et quoi de mieux qu’un changement d’environnement pour faire un parallèle avec un … environnement changeant ?
Vous constaterez que les différents exemples que j’ai cités plus haut peuvent facilement se transposer à des situations où l’Humain est au cœur.
Exemples :
- Comment décririez-vous le paysage de votre vie actuellement ?
- Vous souhaitez atteindre telle destination ? Êtes-vous suffisamment équipé pour cela ?
- Avez-vous l’impression de vous essouffler en cheminant vers votre objectif ? Que pouvez-vous faire alors pour récupérer un second souffle ?
- Le sommet vous semble loin, trop loin ? Que faites-vous pour avancer quand même ?
- Vous ressentez un emballement dans votre évolution, un peu comme si vous dévaliez une pente à grandes enjambées ? Quels peuvent être les risques d’un tel engouement ? Que serait-il souhaitable d’envisager pour palier à ces risques ?
- Comment réagiriez-vous si un obstacle se présentait à vous ? Et s’il vous faisait trébucher ? Et s’’il vous faisait tomber ?
- Connaissez-vous suffisamment vos zones d’ombre pour éviter de vous y perdre ? Que pouvez-vous faire pour les éclaircir, ne serait-ce qu’un peu ?
- Et si vous rencontrez un passage délicat dans votre vie, que feriez -vous pour garder le maximum d’équilibre afin de le négocier au mieux et vous rendre de l’autre côté ?
Bon, vous avez compris le système, n’est-ce pas ?
Le coaching en marchant est propice à l’utilisation des métaphores liées au cheminement que nous pouvons faire dans notre vie au sens large.
Je dis au sens large car, bien qu’il existe des cibles différentes susceptibles d’avoir recours aux services d’un professionnel du coaching (coaching de vie et coaching professionnel pour les plus connus), je continue de caresser l’idée que c’est un Humain avant tout qui est accompagné. Le chemin est peut–être différent, mais la finalité est la même; obtenir ce qui lui est important à cet instant de sa vie.
Mais ceci est un autre débat.
Accompagner c’est aussi “être avec”
Un autre élément qui m’a bien plu dans ce séminaire est la position physique du coach par rapport au client.
Cette position légèrement en retrait et sur le côté du client correspond précisément à la posture relationnelle que prend un coach avec son client. L’idée est de laisser au client le choix du rythme de sa progression et d’être en mesure de l’observer tout en gardant un oeil sur le chemin qui se présente devant eux.
A ce propos, nous avons aussi fait l’expérience d’être accompagné sur une partie du chemin, avec les yeux bandés. Intéressante métaphore une fois de plus, illustrant bien les éléments qui entrent en jeu lorsque, traditionnellement, un client a “la tête dans le guidon”.
Et quel est le comportement qui, instinctivement, apparaît lorsque nous avons les yeux bandés ? Ralentir, diminuer la cadence, tâtonner du pied pour sécuriser notre avancée, faire confiance à l’accompagnant qui nous indiquent les obstacles qui se présentent à nous pour mieux les anticiper, les contourner ou les surmonter. De plus, lorsque la relation est installée et la confiance renforcée, l’accompagnant peut alors accélérer sans mettre en danger son client. Il peut aussi faire preuve de créativité de façon à stimuler les ressources cachées du client. Ressources qui lui permettra à terme de réaliser ses objectifs et obtenir des résultats.
Pour finir, je résumerai cette expérience par cette pensée :
Regarder dans la même direction tout en avançant vers le sommet, voilà un bon slogan pour décrire le coaching en marchant.
A la semaine prochaine