Chaque année, la LDH édite l'état des droits de l’homme en France. L’an dernier, sa publication s’intitulait « Un autre avenir ? ». Publiée en pleine campagne présidentielle, elle se voulait porteuse d’une espérance de changement, d’un nouveau contrat social garantissant des droits et tournant le dos aux logiques de discrimination, de racisme et de xénophobie qui avaient marqué le quinquennat de Nicolas Sarkozy. La LDH n’avait certainement pas envisagé qu’elle titrerait son édition 2013, rendue publique ce 18 avril, « La République en souffrance ».
Si les renoncements économiques et sociaux du Président Hollande sont la marque d’une divergence avec le PCF et ses partenaires du Front de gauche, les questions sociétales et les droits de l’homme auraient dû rassembler toute la gauche comme cela vient d’être la cas pour le mariage pour tous. Les annonces contre le tout carcéral, contre le démantèlement des camps de Roms sans relogement, ou contre les familles dans les camps de rétention sont pourtant restées au stade des effets d’annonces.
Le gouvernement manque décidément de courage politique puisqu’il renonce aussi à mettre en œuvre les mesures qui ne coûtent pas financièrement comme le droit de vote des résidents étrangers ou la lutte contre le contrôle au faciès. La recherche d’un consensus avec la droite ne conduit qu’à mettre en œuvre des politiques droitières. La seule façon de réconcilier le peuple de gauche c’est de mettre en œuvre une politique du bien vivre ensemble, solidaire, laïque, fondée sur l’égalité des droits pour tous, le refus des discriminations, la citoyenneté de résidence.