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Ces arbres qui cachaient des Hommes

Par Richard Gonzalez

Aborigene

Vieil Aborigène, Tennant Creek, Northern Territory, août 2007


Il a existé jusqu’à cinq cents langages aborigènes. Aujourd’hui le peuple natif de la grande île ne sait parler que la misère. Les savoirs indigènes furent prodigieux mais ils n’étaient pas convertibles en uranium. Nous avons volé les forêts pour y édifier un désert de cupidité chromée, téléchargé leur art pictural sans jamais nous soucier une seconde des droits d’auteur. L’Occident, qui s’étend désormais jusqu’à Pékin, s’est-il construit sur autre chose que le pillage, l’extorsion et le mépris des différences ?

« Les blancs sont venus un jour avec des buffles de métal. Ils ont arraché des arbres en grand nombre et en quelques jours la terre se trouva écorchée. Sa chair rouge, celle que nos houes ne nous ont jamais révélée, fut exposée au grand jour, comme sur l’étal d’un boucher. Nous regardions cette terre et nous savions qu’elle souffrait. Mais nos fils, émerveillés, n’avaient qu’admiration pour tant de prouesses. Nos arbres géants furent démembrés comme des animaux les jours de fête, mais nous ne ressentions aucune liesse à les voir emportés par des mules bruyantes et fumantes. Un grand silence habitait le ciel que voilait naguère leur ramure. Ce silence devint un vide inquiétant. » (Pierre Rabhi, Parole de terre)


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