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VERLAINE - Tu n'es pas la plus amoureuse

Par Ruedelapoesie @ruedelapoesie
VERLAINE - Tu n'es pas la plus amoureuse
Tu n'es pas la plus amoureuse
De celles qui m'ont pris ma chair;
Tu n'es pas la plus savoureuse
De mes femmes de l'autre hiver.
Mais je t'adore tout de même !
D'ailleurs ton corps doux et bénin
A tout, dans son calme suprême,
De si grassement féminin,
De si voluptueux sans phrase,
Depuis les pieds longtemps baisés
Jusqu'à ces yeux clairs purs d'extase,
Mais que bien et mieux apaisés!
Depuis les jambes et les cuisses
Jeunettes sous la jeune peau,
A travers ton odeur d'éclisses
Et d'écrevisses fraîches, beau,
Mignon, discret, doux, petit Chose
A peine ombré d'un or fluet,
T'ouvrant en une apothéose
A mon désir rauque et muet,
Jusqu'aux jolis tétins d'infante,
De miss à peine en puberté,
Jusqu'à ta gorge triomphante
Dans sa gracile vénusté,
Jusqu'à ces épaules luisantes,
Jusqu'à la bouche, jusqu'au front
Naïfs aux mines innocentes
Qu'au fond les faits démentiront,
Jusqu'aux cheveux courts bouclés comme
Les cheveux d'un joli garçon,
Mais dont le flot nous charme, en somme,
Parmi leur apprêt sans façon.
En passant par la lente échine
Dodue à plaisir, jusques au
Cul somptueux, blancheur divine,
Rondeurs dignes de ton ciseau,
Mol Casanova! jusqu'aux cuisses
Qu'il sied de saluer encor,
Jusqu’aux mollets, fermes délices,
Jusqu’aux talons de rose et d'or!
Nos nœuds furent incoercibles?
Non, mais eurent leur attrait leur.
Nos feux se trouvèrent terribles?
Non, mais donnèrent leur chaleur.
Quant au Point, Froide? Non pas, Fraîche.
Je dis que notre « sérieux »
Fut surtout, et]e m'en pourlèche,
Une masturbation mieux,
Bien qu'aussi bien les prévenances
Sussent te préparer sans plus,
Comme l'on dit, d'inconvenances,
Pensionnaire qui me plus.
Et je te garde entre mes femmes
Du regret non sans quelque espoir
De quand peut-être nous aimâmes
Et de sans doute nous ravoir.
VERLAINE ( Femmes)
*
Un peu de merde et de fromage
Ne sont pas pour m'effaroucher
Mon nez, ma bouche et mon courage
Dans l'amour de gamahucher.
L'odeur m'est assez gaie en somme,
Du trou du cul de mes amants,
Aigre et fraîche comme de pomme
Dans la moiteur de sains ferments.
Et ma langue que rien ne dompte,
Par la douceur de ses longs poils roux
Raide et folle de bonne honte
Assouvit là ses plus forts goûts,
Puis, pourléchant le périnée
Et les couilles d'un mode lent,
Au long du chibre contourné
S'arrête à la base du gland.
Elle y puise âprement, en quête
Du nanan qu'elle mourrait pour,
Sive*, la crème de quéquette
Caillée aux éclisses d'amour.
Ensuite, après la politesse
Traditionnelle au méat
Rentre dans la bouche où s'empresse
De la suivre le vit béat,
Débordant de foutre, qu'avale
Ce moi confit en onction
Parmis l'extase sans rivale
De cette bénédiction !

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