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Hier, j’ai enfin vu Adieu Berthe, de et avec les...

Publié le 22 avril 2013 par Mmepastel

Hier, j’ai enfin vu Adieu Berthe, de et avec les Podalydès.

Bien m’en a pris. Ce film est un petit bijou de légèreté et de drôlerie. Si vous ne l’avez pas vu, regardez la bande-annonce ci-dessus et essayez de prétendre que vous n’avez pas envie de vous précipiter sur ce film. 

Les Podalydès et moi, c’est une vieille histoire d’amour. Depuis leurs tout débuts, je les adore. Versailles-Chantier. Dieu seul me voit. Un des rares films à me faire vraiment rire (dans la vie, je ris beaucoup, mais au cinéma, assez peu). Encore une fois, le personnage principal joué par Denis Podalydès est un peu pleutre, mou, incertain, hésitant. Et si le décès de Mémé le rend triste (“ben oui, un peu quand même”), c’est surtout l’occasion pour lui de (ne pas) mettre de l’ordre dans sa vie, entre une maîtresse extravagante (Valérie Lemercier), et une femme compréhensive et attachée (Isabelle Candelier). Alors il mélange tout, “parce que s’il faut faire les choses les unes après les autres, on a pas trop le temps”. Il s’embrouille, s’emmêle. Encourage Mémé sur le terrain de basket où la fille de sa maîtresse joue, parce que c’est le véritable objet de ses pensées. Il confond une sonnerie de portable (troisième personnage du film) avec un chant d’oiseau, une urne funéraire avec un thermos. Sa confusion gagne tout le monde : sa belle-mère entend “twilight” (une formule de crémation) alors qu’on lui réclame des toilettes. Et le film se termine même sur une ultime expression mystérieuse qui peut être comprise dans deux sens différents.

De ces quiproquos naît une véritable poésie ; au-delà du gag qui fait mouche, ces erreurs montrent l’incertitude du personnage dans ce monde moderne un peu trop lisse. En prise directe avec son inconscient, bouillonnant, confus, forcément contradictoire, il se heurte avec le réel qui exige de la clarté, des prises de décisions, le gommage de toute aspiration profonde. Car au fond, au moment où la mort (celle de Mémé ou d’un mulot) rappelle la finitude de nos vies, il devient urgent de se demander comme le sujet de philo de son fils “Qu’est-ce que vouloir ?”. Et même au téléphone face à un serveur vocal qui lui propose des choix multiples, il se trompe d’option. Comme je le comprends. Comme il est difficile de vivre et d’être sûr. La vie ne rentre pas dans les cases. Et elle est si fragile. Elle est là, passionnante, vibrante, déboussolante, puis “paf”, “crac”, elle disparaît. Ce film a l’élégance de nous le dire en souriant.


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