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Atlas GP mondial et MdV Frontières

Publié le 22 avril 2013 par Egea
  • Atlas et cartes

Deux objets cartographiques, différents mais reposant sur la carte. Qu'en penser ?

Atlas GP mondial et MdV Frontières
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Je suis usuellement assez sceptique envers les annuaires de relations internationales, ou de géopolitique. Aussi ai-je été assez soupçonneux envers cet atlas que vient de publier Argos. Et comme souvent, quand on arrive avec défiance, il arrive d'être agréablement surpris. C'est le cas ici.

Il s'agit en effet d'une série tirée de la revue Carto. Comme son nom le suggère, on y fait attention aux cartes : solides, claires, pédago, séduisantes pour tout dire. Le choix est classique : cinq parties géographiques (Europe, Moyen-Orient, Afrique, Asie et Amériques) auxquelles s'ajoutent deux parties transversales (environnement et enjeux internationaux). Pour tout vous dire, on ne tombe ni dans le pur continental, ni dans le pur "mondialisé".

Cela me fait d'ailleurs prendre conscience qu'il y a là comme un reflet de la césure entre "nouvelle histoire" et "histoire bataille". L'une factuelle, l'autre structurelle. En géographie, faut-il voir deux écoles, une structurelle (mondialisée), l'autre descriptive (continentale ou par pays) ? Je laisse ouvert le débat, qui a peut-être été déjà tenu ailleurs.

Revenons à notre ouvrage : Sur la France, les articles sur l'artificialisation des terres ou l'expansionnisme maritime de la France sont très bien troussés. Sur l'Europe, les articles sur les nationalismes régionaux ou sur l'unité du Royaume-Uni témoignent que cet atlas "géographique" est effectivement en lien avec l'actualité.

Pour l'Asie, s'intéresser à la Mongolie, à Bombay ou au Gujarat constituent de vraies perles. Enfin, j'avais consulté les deux pages sur l'indépendantisme québécois avant mon voyage au Québec : Cela constitua une excellente introduction à ce petit séjour, permettant de recaler les choses.

Quant aux parties transversales, si la géopolitique de l'eau est classique, les passages sur le Mékong ou le fleuve jaune convainquent. Je reste en revanche plus partagé sur la dernière partie, enjeux internationaux.

Bref, du bel ouvrage et surtout un prix modéré pour un atlas de 200 pages (22,2 euros).

Manière de voir est une invention du Monde diplomatique : à la fois réunion d'articles parus dans le mensuel, auxquels s'ajoutent quelques textes nouveaux, ou très anciens. Le dernier numéro s'intitulait "faut-il abolir les frontières?".

J'ai été un peu déçu. Textes finalement convenus, et surtout, des illustrations pas si convaincantes. En effet, Eric Rekacewicz, qui est le cartographe attitré du Monde diplo, a fourni depuis longtemps un important travail de rénovation cartographique. Sa dernière invention consiste, depuis quelques mois, à "dessiner" les cartes, avec des crayons de couleurs sur du papier Canson, comme les travaux d'enfants. On devine l'intention : montrer par cette non-finition assumée, que la carte est représentation et qu'elle n'est donc pas objective.... La moitié des cartes de ce numéro utilisent ce procédé.

Si les tracés sont "justes" (on ne reprendra pas ici le débat sur la qualité "géographique des représentations cartographiques), on perd parfois en précision : ainsi, la carte classique sur les revendications territoriales en mer de Chine méridionale est confuse, par exemple. Du moins à mes yeux. Bref, je n'ai pas été convaincu. Monsieur Rekacewicz, s'il vous plaît, revenez au classique....

O. Kempf


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