Invité de Jean-Jacques Bourdin jeudi, le ministre du Budget, Bernard Cazeneuve, a expliqué les prévisions de croissance du gouvernement pour le quinquennat et détaillé le Programme national de réforme et de stabilité 2013-2017.
Croissance: des prévisions réalistes
Les prévisions de croissance du produit intérieur brut (PIB) par le gouvernement sont de 0,1 % en 2013, puis de 1,2 % en 2014. Elles sont conformes à celles de la Commission européenne.
Ce retour progressif de la croissance en France, fruit de l’amélioration de la situation économique internationale et en particulier de la mise en place de l'union bancaire, va permettre l'inversion de la courbe du chômage en fin d’année. Ainsi, Najat Vallaud-Belkacem, ministre des droits des femmes et porte-parole du gouvernement, a déclaré mercredi 17 avril:
Le seul scénario de politique économique qui soit réaliste, crédible et ambitieux à la fois, c'est celui qui a été pris.
Pour le redressement de nos comptes publics
Jeudi 18 avril, Bernard Cazeneuve a expliqué la nécessité du redressement des comptes:
Nous devons absolument, si nous voulons la croissance, faire en sorte que nos comptes soient rétablis sinon nous aurons des taux d’intérêt sur les marchés à ce point élevés que nous ne serons pas en situation de créer des conditions de l’investissement productif.
Et d'expliquer qu'en 2013, l’effort structurel (qui mesure le redressement durable de nos comptes publics) sera de 1,9 point du PIB, qualifiant cette action d' «effort sans précédent».
En revanche, le ministre du Budget s'est prononcé contre toute mesure supplémentaire, qui risquerait de précipiter la France dans la récession, que subit déjà la zone euro.
Pour 2014, le ministre a précisé que l'effort structurel ne serait que d'un point et qu'il porterait à hauteur de 70% sur les dépenses. La progression de la dépense publique sera donc limitée à 0,5% par an en volume en moyenne, contre 1,7% par an sous la précédente législature. Bernard Cazeneuve prévoit donc un retour à l'équilibre structurel en 2016, une baisse du poids de la dette dès 2015, en conséquence de quoi les prélèvements obligatoires diminueront:
Cette politique de sérieux budgétaire permettra de revenir à l’équilibre structurel en 2016. Le poids de la dette commencera à baisser dès 2015 et les prélèvements obligatoires diminueront en fin de période.
Pour une fiscalité verte dont la pression n'augmente pas
Bernard Cazeneuve a rappelé ce jeudi que le Premier ministre souhaitait «que nous ayions une véritable fiscalité environnementale (...) pendant le quinquennat ». Par ailleurs le ministre a démenti une augmentation de la pression fiscale entre 2013 et 2017:
Il y a eu un effort fiscal important de fait en 2012 et 2013, deux tiers de fiscalité pour un tiers d’économie. Pour 2014 c’est deux tiers d’économie, un tiers de fiscalité. (...) Nous allons à partir de 2014 faire baisser la pression fiscale pour être à la fin du quinquennat à un objectif de pression fiscale qui permettra entre 2014 et 2017 de garantir la neutralité fiscale de notre politique de redressement des comptes.
Bernard Cazeneuve a par la suite détaillé le plan de redressement des comptes :
Nous allons faire un effort de 20 milliards pour rétablir nos comptes. Cet effort de 20 milliards se fera par 14 milliards d’économies et 6 milliards de recettes fiscales: 1 milliard d'euros d'augmentation des cotisations des régimes de retraite complémentaires (qui résultent des décisions qui ont été prises par les partenaires sociaux), un milliard de recettes qui ont été envisagées pour 2013 (...) le reste c’est de la lutte contre la fraude fiscale.
Une situation difficile imputable à la droite mais pas irrémédiable
Enfin le ministre du Budget a insisté sur l'importance de se donner du temps pour réformer en profondeur et sur les résultats déjà obtenus:
On ne peut pas en quelques mois, même si la volonté politique est forte, corriger ce qui est déréglé depuis plus de dix ans (...) En 2012, pour la première fois depuis près de vingt ans, les dépenses de l’État ont diminué de trois cents millions d’euros. En 2014, elles diminueront d’1,5 milliard. (...).
Et de conclure:
Ce qui veut dire que c’est ce gouvernement, alors que la dépense publique a augmenté de 170 milliards dans le précédent quinquennat, qui est en train d’engager courageusement avec les difficultés que vous savez, une politique de maîtrise des dépenses publiques et d’économies.
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