Main dans la Main // De Valérie Donzelli. Avec Valérie Lemercier et Jérémie Elkaïm.
Ce que j'ai bien aimé dans Main dans la Main c'est avant tout l'alchimie qu'il y a entre Valérie Lemercier et Jérémie Elkaïm. Je ne m'y
attendais pas du tout. Mais c'est là toute la beauté de la chose finalement. Car Main dans la Main n'est pas un film transcendant, mais suffisamment original pour laisser
quelques étoiles dans les yeux. Après m'avoir ému dans La Guerre est Déclarée, le couple discret du cinéma français Valérie Donzelli et Jérémie
Elkaïm était donc de retour pour cette toute nouvelle histoire, teintée d'un brin de poésie (cette idée de relation miroir). Au fond, cette histoire d'amour impossible finie par séduire
le spectateur au coeur tendre que je suis. Le film ne prend pas vraiment les chemins les plus simplistes et derrière ce côté presque rustre de la réalisation (sobre et naturelle) il valorise
alors les personnages et cette histoire. On retrouve d'ailleurs quelques adages de la réalisation de Valérie Donzelli que j'avais pu découvrir dans La Guerre est
Déclarée au sein de ce même film. Judicieux bien que j'aurais parfois aimé un brin de folie en plus.
Quand Hélène Marchal et Joachim Fox se rencontrent, ils ont chacun des vies bien différentes. Hélène dirige la prestigieuse école de danse de l’Opéra Garnier, Joachim, lui, est employé d’un
miroitier de province.
Mais une force étrange les unit. Au point que, sans qu’ils puissent comprendre ni comment, ni pourquoi, ils ne peuvent plus se séparer.
L'histoire de Main dans la Main aurait mérité de faire un tantinet plus sourire le spectateur. Quelques gags (derrière ces scènes théâtrales où les deux vont se mettre à faire
les mêmes mouvements) simplistes séduisent assez rapidement, pendant que quelques scènes un peu trop propret peine à laisser le sujet du film s'envoler. Du coup, ce film fantaisiste pas toujours
réussi parvient malgré tout à faire son boulot. J'aurais peut être aimé être plus touché, à l'instar du second film du duo qui m'avait fait pleurer à chaudes larmes. Le problème c'est que toute
cette belle poésie a ses limites et qu'il est difficile d'aller plus loin avec. Alors il faut trouver de nouvelles idées pour rendre le tout un peu plus voluptueux (New York est une bonne idée en
somme). Finalement, le plus grand atout de Main dans la Main est de parvenir à rendre son histoire surréaliste attachante grâce à de jolies preuves d'amour distillées petit à
petit et au côté simple des héros du film. Ils ne veulent pas entrer dans un moule mais au contraire former leur propre moule.
Au delà de l'histoire et de la réalisation de Valérie Donzelli, on peut saluer le talent de Valérie Lemercier (Palais Royal, Les
Visiteurs) mis une nouvelle fois au service d'une belle petite histoire. Au fond, j'ai retrouvé un peu de la folie de l'actrice dans ce rôle qui m'a étrangement fait penser à une chanson
de Zazie. Ne me demandez ni laquelle ni pourquoi, je n'ai pas d'explication. Et puis nous avons Jérémie Elkaïm que j'ai trouvé encore plus pertinent dans
Main dans la Main que dans La Guerre est Déclarée. Ce n'est que mon avis bien évidemment. Ainsi, ce film mélange les sentiments et la fantaisie dans quelque
chose de fin, simple et assez personnel (on sent que les scénaristes du film ont ressentis ce qu'ils écrivent et cela rend le tout encore plus authentique). Quel sera le sujet du quatrième film
du couple Donzelli / Elkaïm. Telle est la question que je me pose mais vu leur passif, je pense qu'ils ont de quoi nous surprendre encore une fois.
Note : 7/10. En bref, une fantaisie amusante et touchante reflétant le spectre de la beauté de l'amour au travers diverses émotions.