En cessation de paiement, le comité central d’entreprise (CCE) d’Air France a été placé en redressement judiciaire par le tribunal de grande instance de Bobigny le 23 avril.
Avec la CGT, comme dans la ritournelle, c’est toujours la même chanson. Dès que le syndicat de Thierry Lepaon est aux commandes, des affaires éclatent.
C’est le cas dans les comités d’entreprise de la SNCF, de la RATP, d’EDF-GDF.
Même situation à Air France où la les cégétistes sont parvenus à descendre en torche un CCE dont le déficit atteindrait 15/20 millions d’euros pour la période 2005/2008.
Aujourd’hui l’abysse est si profond que le tribunal de grande instance de Bobigny a préféré convertir la procédure de sauvegarde enclenchée voici 2 mois en redressement judiciaire pure et simple.
Durant les prochains mois, le CCE de la compagnie est placé en « observation » et un plan de restructuration va être engagé.
Cette situation résulte d’abord de la gestion de la CGT, majoritaire dans l’entreprise.
Lors des dernières élections professionnelles de 2011, la CGT a confirmé sa place de première organisation syndicale d’Air France (18%) devant, la CFE/CGC alliée à l’Unac (16,36%), FO allié au syndicat d’hôtesses et de stewards SNPNC (15,56%), l’Unsa aérien (15,19%) et la CFDT (12%).
Voitures de luxe et logements de fonction bradés
Les goûts de luxe de certains permanents cégétistes ont amplifié la déroute du CCE.
Location de berlines de luxe, attribution de logements de fonction à des prix dérisoires, malversations diverses : les frais de fonctionnement sont peu à peu devenus le premier poste de dépense du CCE d’Air France !
Cette banqueroute ne surprend pas les experts. En 2012 déjà, le Comité central, alimenté indirectement avec 1% de la masse salariale des 53.000 salariés du transporteur, avait été repêché de justesse grâce à un plan de départs volontaires et un emprunt fiduciaire.
La dette du CCE de la compagnie auprès des autres CE de la compagnie approcherait le million d’euros, somme à laquelle des dettes résultant de ce plan de départs volontaires s’additionnent.
Des affaires à répétition
Air France se caractérise par un mode de distribution des subventions au CE partant de la base et remontant vers le sommet : au lieu d’être versées au Comité Central de la compagnie, elles sont allouées aux 7 CE du groupe de façon proportionnelle à leurs effectifs, une quote-part remontant ensuite au CCE.
Ce fractionnement a peut être permis de limiter la casse : voyant les turbulences financières poindre, le CE des navigants (pilotes, stewards, hôtesses) a fait sécession dès 2002. Bien lui en a pris : ce CE aujourd’hui n’a pas un centime de dettes.
Rien de semblable au CCE où une gestion désastreuse, des mécanismes de surfacturation et des investissements opaques sont parvenus à transformer une partie de l’or en plomb.
Le scandale du CCE d’Air France ne sera pas le dernier : les comités d’entreprise de sociétés comme la SNCF, RATP, EDF-GDF sont également sur la sellette.
Le pire est que ces comités sont alimentés pour partie par l’usager et le contribuable, 1 % des factures de gaz et d’électricité étant, par exemple, injecté dans le comité d’entreprise EDF-GDF géré par la CGT.
Last but not least ! Il est temps que la justice mette la gestion des CE cégétistes… en pilotage automatique.
FL
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